La victoire, la confiance et l’espoir

Volleyball » «Un point supplémentaire par joueuse», se bornait à répéter Dario Bettello avant l’acte II de la demi-finale qui opposait samedi ses Power Cats à Sm’Aesch. C’est ce qu’il manquait, selon l’entraîneur, pour battre le grand dominateur du championnat. Les Singinoises ont entendu l’appel et ont apparemment oublié de compter, car elles en ont inscrit bien plus et ont renvoyé les Bâloises à leurs études sur un sec 3-0. Sans forcément augmenter le niveau de jeu, Guin a cependant semblé inarrêtable.

Même un retour de Sm’Aesch dans le premier set (de 5-1 à 7-7) n’a pu déstabiliser Samantha Cash et ses coéquipières. Puisqu’en deux rotations elles ont écrasé la concurrence (19-9) pour l’emporter 25-13. «Le mot d’ordre était de donner le meilleur de nous-mêmes, ne pas avoir de regrets, souligne la centrale californienne. Nous avons fait un très bon travail pour maintenir une grosse pression sur le service adverse.» Un bel ouvrage qui s’est concrétisé dans le deuxième set. Menées qu’à deux reprises (3-4 et 7-8), les Power Cats ont pu compter sur le retour en grâce de Trine Kjelstrup qui a notamment inscrit les deux derniers points de la manche (25-22). L’ancienne top-scoreuse, en dessous de son niveau affiché en début de saison depuis sa blessure à un pouce, a enfin retrouvé ses sensations. «Tu as vu? J’ai même pris une balle avec tous mes doigts cette fois!» s’est-elle exclamée de joie une fois la victoire actée. Une petite phrase anodine en passant qui signifie cependant beaucoup quant à sa motivation retrouvée.

«Le mot d’ordre était de donner le meilleur de nous-mêmes, ne pas avoir de regrets»
Samantha Cash

Changements salvateurs

Car sans sa diagonale danoise au mieux de sa forme, Guin n’aurait certainement pas pu égaliser dans cette demi-finale. «Cette semaine, nous lui avons fait comprendre que nous avions besoin d’elle à son meilleur niveau, explique Dario Bettello, l’entraîneur. Elle s’est à nouveau sentie importante et c’est sur ce genre de petites choses qu’une partie se joue.» Résultat: 21 points et le titre mérité de meilleure joueuse du match.

A deux manches à rien, le spectre de la première rencontre de la saison entre les deux formations a plané au-dessus du Leimacker. Ce soir-là, Guin menait 0-2 à Aesch avant de perdre la rencontre 3-2. «Je n’y ai même pas pensé, assure Dario Bettello, je cherchais juste à penser aux bons choix à faire.» Et pourtant les Bâloises ont assommé les hôtes d’entrée de set menant 1-8. L’entraîneur a alors décidé de sortir Méline Pierret pour quelques points et faire entrer Nicole Eiholzer au poste d’ailière. Le retour au jeu de la Corminoise (à 6-14) et une bonne série de services de la Zougoise ont permis à Guin de grappiller petit à petit son retard. «Je pense que c’était le bon choix de sortir Méline à ce moment-là», lâche Thays Deprati, venue avec la passeuse à l’interview. «Cela m’a permis de respirer un peu, mais c’est toujours difficile de sortir, surtout que je n’avais pas l’impression d’avoir fait d’erreur», contre sa coéquipière.

Ambitions retrouvées

Les Singinoises sont d’abord revenues à trois points (13-16) avant de passer devant (22-21) grâce à une passe courte pour la centrale Samira Sulser. Trois autres très bons services de Nicole Eiholzer ont permis à Guin de boucler l’affaire (25-21) sur un partiel de 6-0.

Après cette victoire nette, la pression est plus que jamais sur les épaules de Sm’Aesch qui recevra Guin pour l’acte III mercredi soir. Prétendante majeure au titre, la formation bâloise s’est déjà pris les pieds dans le tapis de la Coupe de Suisse en échouant en demi-finale face à Schaffhouse. Une nouvelle élimination dans le dernier carré serait catastrophique pour l’ambitieux Sm’Aesch. «Cela va cogiter dans les têtes de nos adversaires, estime Dario Bettello. Mais ce soir (samedi, ndlr) ce n’était qu’un match, il faut aller gagner là-bas mercredi pour espérer encore plus.»

Bras dessus bras dessous, Thays Deprati et Méline Pierret ne cachaient pas leurs ambitions. «Maintenant nous voulons gagner cette demi-finale», lâche la libera tessinoise. «Nous avons prouvé que nous pouvions gagner un match, il reste à montrer que nous pouvons rééditer notre performance», conclut la passeuse fribourgeoise.