La dernière leçon du «Professeur»

Football » Avant-guerre déjà, à l’époque de Leonidas, tout comme les Anglais (mais avec davantage de motifs objectifs) les Brésiliens considéraient qu’ils étaient les maîtres du football. Dans ces conditions, surtout depuis la glorieuse époque de Pelé, puis celle de Romario et Ronaldo, la défaite leur est insupportable.

C’est donc d’autant plus étonnant que, pour la première fois dans l’histoire, ils aient décidé de confirmer à son poste un entraîneur perdant! Car au fond Tite, Adenor Leonardo Bacchi de son vrai nom, en poste depuis 2016, s’est fait sortir il y a quatre ans par la Belgique en quarts de finale de la Coupe du monde russe. Pourtant, l’écrasante majorité des Brésiliens est convaincu qu’il s’agit de la personne adéquate pour les aider à décrocher leur sixième étoile.

Nouveau paradigme

Lui-même, volontiers philosophe et à l’allure détachée, s’amuse de cette particularité. «Le Brésil, qui a une longue tradition d’amour pour le football, a sans doute changé de paradigme. Je ne pense pas avoir été privilégié. C’est plutôt un avantage d’avoir quelqu’un avec une vue d’ensemble», a-t-il déclaré en conférence de presse avant l’entrée en lice de son équipe au Mondial, face à la Serbie. 

«C’est simple, Tite est le meilleur entraîneur brésilien et de très loin», affirme Francesco De Laurentis, journaliste à ESPN. Une opinion largement partagée. Encore davantage après le match contre la Serbie. «Les meilleurs débuts dans une Coupe du monde depuis 1970. C’est ce qu’on pense au pays», insiste De Laurentis.