Un petit pincement au cœur en l’Auge

Cyclisme » Le Tour d’Italie arrive ce vendredi à Alpe di Mera dans la Valsesia, à l’occasion de son antépénultième étape. Dans un foyer de la Basse-Ville à Fribourg, du côté de la rue des Forgerons, on ne va pas manquer une miette de la course. Avec encore plus d’attention que depuis le début de la course, et pour cause. Le logement dont il est question est celui de Nino Cesa (77 ans). L’instituteur retraité a ses racines dans ce coin montagnard du Piémont, où il se rend chaque année dans la vieille maison familiale qu’il a retapée.

Au gré de ses balades dans le quartier de l’Auge, Nino – Bruno de son prénom officiel – Cesa ne manque pas, depuis le début du Giro, d’évoquer ce coin au sud du Mont-Rose qu’a quitté le 12 avril 1892 son grand-père Constant pour travailler à Lyon puis en Gruyère, où il a pris une Bulloise pour épouse et fondé sa famille. «C’est la première fois que Cervarolo voit le Tour d’Italie, insiste-t-il. J’ai téléphoné à mes cousins. Ce sera un événement grandiose. La nuit, depuis un mois, le Municipio et le Sacro Monte sont parés de rose. Les ponts inutilisés ont été complètement nettoyés, car l’hélicoptère va prendre des images de l’endroit. Et puis, Varallo a mis sur pied une exposition rendant hommage à Pantani en l’honneur du Giro.» Les restrictions liées au Covid et l’agenda chargé d’un retraité ont eu raison du déplacement envisagé.

Quelques chalets

Le peloton va traverser la région ce vendredi après-midi, avant la montée finale vers Alpe di Mera (1531 m). C’est un peu comme si le Tour de France arrivait au pied des remontées mécaniques de La Berra en passant par Montsofloz. «Il y a quand même un peu plus de chalets du côté d’Alpe di Mera», se marre Nino Cesa. Cervarolo Sesia, c’est aussi un endroit ayant inspiré le frère de l’instituteur, l’artiste Jacques Cesa (décédé en août 2018). «Il a réalisé beaucoup de tableaux qui ont fait l’objet d’une exposition au Musée gruérien. Il a surtout peint des portraits de vieilles femmes de là-bas.»