Morat-Fribourg. bis repetita pour Helen Bekele?

Course à pied » Morat-Fribourg n’a pas pu se payer Tigst Assefa, marathonienne la plus rapide de tous les temps depuis dimanche et son chrono stratosphérique réalisé à Berlin (2h11’53). «Il nous manquait un ou deux francs», plaisante Andreas Kempf. Mais le responsable des élites de la manifestation qui fête ce week-end sa 89^e édition a tout de même réussi un joli coup sur le tard en attirant Helen Bekele (28 ans), Ethiopienne elle aussi, et huitième du même marathon allemand qu’elle a bouclé en 2h19’44, record personnel explosé de plus d’une minute.

«C’est seulement 22 secondes de plus que ma meilleure performance!» s’émerveille Kempf, recordman fribourgeois du marathon. «Elle sera présente sur la ligne de départ à Morat à condition qu’elle récupère correctement de son effort d’ici là», ajoute le Singinois, qui croise les doigts après avoir fait marcher son réseau. «J’ai de bons contacts avec Tesfaye Eticha, son mari, ça aide forcément. Mais par-dessus tout, Helen a une connexion très forte avec Morat-Fribourg, notamment du fait qu’elle possède le record.»

Kangogo favori

Retour en 2019. Annoncée la veille de la course, sa participation surprise redistribue les cartes dans le peloton féminin, sans pour autant laisser penser une seconde que le record de Franziska Rochat-Moser (58’50 en 1997) tombera. Et pour cause: la Genevoise d’adoption vient tout juste d’avaler les 42 kilomètres du… marathon de Berlin. Un enchaînement titanesque qui ne l’empêchera pas de survoler la Sonnaz et les 17,17 kilomètres du parcours avant d’établir à 57’50 la nouvelle marque de référence.

Bis repetita dimanche aux alentours de 11 h 17? Bien que convaincu par l’apport des chaussures nouvelle génération, Andreas Kempf se montre dubitatif: «Pour le record, je ne crois pas.» La victoire, en revanche, paraît envisageable, même si la Kényane Lydia Korir, victorieuse du GP de Berne et de la Greifenseelauf cette année, aura l’avantage de la fraîcheur. De même que sa compatriote et dauphine sur ces deux épreuves, Hilda Kiptum. Derrière les Africaines, le titre national semble promis à la duathlète bernoise Melanie Maurer, troisième scratch il y a 12 mois. Sans concurrence à Romont, Marion Monney (1h10’58 en 2022) pourrait, elle, récolter ses premiers lauriers cantonaux.

Et chez les hommes? Pas de tête d’affiche aussi prestigieuse qu’Helen Bekele mais une flopée de Kényans qu’on retrouvera tout devant dès la sortie de Morat. Lauréat en 2021 en 52’12, loin de l’intouchable record d’Abraham Kipyatich (50’28 en 2014), Cornerlius Kangogo paraît être le mieux armé pour cueillir un deuxième rameau de tilleul.