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Chroniques sportives

Portrait. «Mon objectif ultime est de savoir m’arrêter à temps»

Après sa première hivernale dans les Grandes Jorasses en 2022 qui l’a fait passer de l’ombre à la lumière, Charles Dubouloz veut récidiver dans les Drus. Le Haut-Savoyard de 34 ans est le nouveau prodige de l’alpinisme.

Sous ses airs juvéniles, l’alpiniste «Charlie» Dubouloz en a vu! © Anne du Chastel

27 février 2024 à 19:10

Il aime les ascensions ultra engagées qu’il qualifie dans son jargon de «rustiques et métal». On lui promet plutôt tôt que tard de décrocher un Piolet d’or, ces fameux Oscars de l’alpinisme. «Notre discipline a passé un palier supplémentaire ces dernières années», dit-il régulièrement depuis qu’il est passé «de l’ombre à la lumière»… C’était en 2022 avec une première hivernale en solo dans la voie «Rolling Stones» des Grandes Jorasses couronnée par des engelures et un documentaire remarqué de Seb Montaz. Aujourd’hui, Charles Dubouloz le répète en soulignant la chose de son sourire mi-beau gosse mi-carnassier. Et c’est peu dire que le guide de montagne haut-savoyard de 34 ans n’est pas pour rien dans cette montée en gamme!

L’ancien traileur connaît Fribourg pour avoir été membre du Team Scott et ambassadeur de la société basée à Givisiez de 2011 à 2016. Pour l’anecdote. Devenu alpiniste d’exception, il nous a donné rendez-vous à la mythique Ecole nationale de ski et d’alpinisme (ENSA) de Chamonix. C’est là qu’il a passé quatre ans à peaufiner sa connaissance et sa pratique de la montagne tout comme son compagnon de cordée Symon Welfringer. Les deux hommes fomentent l’ouverture d’une nouvelle voie dans les mythiques Drus voisines mais le thermomètre affiche 10 °C le jour de l’entretien et leur projet semble devoir attendre encore…

Boulimie de montagne

Charles Dubouloz est né à Annecy en 1989. Il est le dernier d’une fratrie de trois. Gamin, un rocher d’escalade posé derrière le domicile familial de Faverges l’aimante. Le jeune Charles grimpe en club sans cependant avoir jamais tâté de la compétition. «J’aimais ça immensément et déjà j’aimais me dépasser.» Dans sa famille pourtant, personne ne fait de la montagne. Tout juste son père, ingénieur de métier, fait-il de la peau de phoque. «Hyper jeune, j’ai arpenté les Aravis et les Bauges à ses côtés. Ado, des copains m’ont aiguillé vers le ski-alpinisme. J’aimais bien le Valaisan Florent Troillet. Il était une source d’inspiration mais sans être une idole non plus.» De là, Charles Dubouloz passe tout naturellement au ski de pente raide, discipline qui le vit notamment déflorer «Le Linceul» en 2016, puis à l’alpinisme technique.

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