Tavel. Une exposition qui roule

Tavel » D’habitude, on ne peut pas parquer son deux-roues à côté du Musée singinois. Un petit panneau le dit explicitement. Mais évidemment, le temps de sa nouvelle exposition temporaire, cette interdiction tombe: Lire entre les rayons est consacrée à la petite reine.

Un vélo accroché sur le devant de l’institution de Tavel annonce immédiatement que cet accrochage va rouler. Mais les plus audacieux iront à l’arrière du bâtiment pour tester une bicyclette spécialement créée pour l’occasion, le «renversé», une machine complètement contre-intuitive et troublante. Si on tourne son guidon à droite, ce fier destrier tourne à gauche, et inversement. Comme s’il n’était pas déjà assez difficile de conduire un vélocipède…

D’ailleurs, comment appelez-vous cet animal métallique? Bike? Wölù, Drahtesu, si vous êtes germanophone? Un clou, s’il n’a plus rien de rutilant? Les visiteurs sont invités à faire connaître au musée la manière dont ils appellent leur cycle. Mais ils manqueront certainement de mots pour qualifier le vélo méticuleusement démonté et accroché au plafond de l’institution, une déconstruction artistique dûment documentée à l’étage. A la réception, où la traditionnelle cloche pour appeler le personnel a été remplacée par une sonnette, ils pourront feuilleter rapidement les photos de ce démantèlement, comme un petit film.

Un grand bi

Au premier étage, ce sont des pièces historiques qui attendent le visiteur: un tricycle à l’air si fragile qu’il est suspendu au plafond pour ôter l’envie de l’essayer, un grand bi dont on se demande comment il était possible de le monter sans tomber (il s’agit d’un de ces cycles avec une roue beaucoup plus grande que l’autre). Présentés en collaboration avec le Musée du vélo de Fribourg, qui s’est chargé de leur remise en état, ils donnent une idée de ce qu’était le cyclisme autrefois en Singine (on voit ces mêmes véhicules sur une photo ancienne).