Animaux » «Tous les hommes aspirent à la vie heureuse et au bonheur, c’est là une chose manifeste.» Le lecteur patient trouvera la fameuse citation dans l’un des huit livres qui composent La Politique d’Aristote, traité philosophique datant, selon les historiens, du IVe siècle avant J.-C.
Deux millénaires et quelques centaines d’années plus tard, dans son ouvrage Le Malaise dans la culture (1929), Sigmund Freud a prolongé la réflexion en ces termes: «Quels sont les desseins et les objectifs vitaux trahis par la conduite des hommes, que demandent-ils à la vie, et à quoi tendent-ils? On n’a guère de chances de se tromper en répondant: ils tendent au bonheur; les hommes veulent être heureux et le rester.»
Quatre roues pour nos amis à 4 pattes
Le philosophe grec et le psychanalyste essayiste autrichien ne sont bien entendu pas les seuls penseurs à avoir placé la quête du bonheur au centre de leurs préoccupations. S’il préfère probablement lire les grands philosophes plutôt que les auteurs BD, John Gray, un essayiste américain dont les textes sont régulièrement publiés dans des revues aussi prestigieuses que New York Times Review of Books, The Guardian ou New Republic, est persuadé que l’être humain souhaitant vraiment trouver le bonheur n’a qu’à s’inspirer du chat.
Art de vivre
Dans Philosophie féline: les chats et le sens de l’existence, ouvrage érudit et amusant, Gray convoque Platon, Schopenhauer, Pascal, Montaigne, Descartes, Spinoza et bien d’autres «sages lettrés» ayant en commun un intérêt plus ou moins prononcé pour les petites créatures à quatre pattes. Au fil des pages, en prenant parfois des sentiers de traverse, il va ainsi confronter leurs théories à cet art de vivre tout en lâcher-prise qui semble être l’apanage du chat depuis que le monde est monde.