Photographie » Est-ce mieux d’être pauvre dans un pays développé ou dans un pays en voie de développement? Et d’abord, qu’est-ce que ça signifie, être pauvre? Afin de répondre à ces questions, le photographe Stefen Chow s’est rendu dans 36 pays. Avec sa femme, l’économiste Hui-Yi Lin, il a défini quelle était la quantité de nourriture qu’une personne vivant au seuil de pauvreté pouvait quotidiennement s’acheter. Riz, oreo, poulet, tomates, chaque photo de leur livre correspond à l’une de ces rations. Au terme de dix ans de travail, Le seuil de pauvreté, ouvrage à la fois économique et photographique, offre au lecteur une plongée troublante dans la réalité de millions d’êtres humains. Alors que leur exposition aux Rencontres de la photographie d’Arles sera inaugurée le 4 juillet, le couple singapouro-malaisien a répondu à nos questions depuis Pékin où il réside.
Votre livre se termine par un poème du poète chinois Bai Juyi. Pourquoi un poème et pourquoi ce poème?
Stefen Chow: Avec ce projet, nous ne voulions pas être considérés comme des pessimistes ou des donneurs de leçons. Ce poème parle de la beauté d’un marché aux pivoines, vibrant d’activité humaine. Il se termine cependant sur une observation douce-amère. Ce faisant, il nous rappelle que la pauvreté et les inégalités ont toujours existé. Les générations actuelles considèrent toutefois ces phénomènes comme des problèmes qui doivent être résolus. Et même si, durant la pandémie, des systèmes que nous croyions forts se sont révélés vulnérables, nous restons optimistes.