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Société

«Manger, c’est un acte politique»

L’association Artisans de la transition consacre un dossier aux circuits courts alimentaires collectifs

Les circuits courts alimentaires permettent de reconstruire le lien entre mangeurs, producteurs et transformateurs.

11 octobre 2021 à 16:08

Temps de lecture : 1 min

Alimentation » Manger sainement est une aspiration naturelle et légitime. Mais dans notre société fortement industrialisée, l’alimentation est devenue un système mondialisé qui met en concurrence les producteurs de matières premières et les transformateurs, au mépris de la santé humaine, des équilibres sociaux, de la biodiversité et du climat. A tel point qu’au bout de cette chaîne, les mangeurs ne savent plus vraiment ce qu’il y a dans leur assiette. Mais ce cercle vicieux alimentaire n’est pas une fatalité.

L’association Artisans de la transition veut montrer que des alternatives à ce modèle existent. Et qui plus est près de chez nous, en Suisse romande. La revue de vulgarisation sur la durabilité et la transition écologique qu’elle édite à Fribourg, LaRevueDurable, consacre un dossier à la construction de circuits courts alimentaires collectifs. Elle produit également un documentaire racontant l’aventure du quartier des Vergers, à Meyrin, dans le canton de Genève, qui a su mettre en place de tels circuits collectifs (lire ci-dessous). L’association projettera ce film mercredi au Collège de Gambach, Fribourg, lors d’une soirée publique de débats avec des acteurs locaux de la transition alimentaire. Interview de Jacques Mirenowicz, codirecteur de l’association Artisans de la transition, qui clame haut et fort que «manger est un acte politique».

Qui dit circuits alimentaires courts dit aussi circuits longs. Quelle différence entre les deux?

Jacques Mirenowicz: Dans un circuit court, les aliments sont consommés sur le territoire où ils ont été produits. Dans un circuit long, ils quittent ce territoire. Et la clef de l’allongement des circuits alimentaires, c’est la transformation: production de farine, abattage des animaux, fabrication de fromages, etc. Aujourd’hui, quatre aliments consommés sur cinq sont transformés. Or, la transformation est de plus en plus industrialisée et centralisée, ce qui allonge toujours plus les circuits, qui se mondialisent. Voilà pourquoi nous parlons de circuits courts collectifs: si l’on veut agir à grande échelle, il faut absolument construire ces chaînes avec tous les corps de métiers qui font vivre les territoires: producteurs, artisans transformateurs, distributeurs, restaurateurs et mangeurs.

«Quatre aliments consommés sur cinq sont transformés»
Jacques Mirenowicz

Quels sont les effets néfastes de l’allongement de ces circuits alimentaires?

Ils sont nombreux! Mais si l’on prend la question dans l’autre sens, le premier impact positif des circuits courts, c’est de sortir de l’acharnement contre les producteurs, qui porteraient tout le fardeau de la faute: pollution, industrialisation, standardisation, malbouffe… En réalité, tous les acteurs de la chaîne sont coresponsables et s’ils ne réagissent pas ensemble, l’industrialisation de l’alimentation continuera de plus belle. Avec les effets négatifs qu’on connaît: pollution des sols, agrandissement des exploitations, augmentation des transports, suremballage, gaspillage.

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