«Voyager dans l’Europe d’avant». les drôles de vacances de Patrick Chappatte en Géorgie

Drôles de vacances (5/6) » Cette semaine, La Liberté demande à une personnalité romande de raconter des vacances qui l’ont marquée, dans ses jeunes années ou plus récemment.

De l’instant capté sur la photo, on saisit une certaine profondeur, quelque chose de poignant; on devine les notes de guitare, les voix sonores de ces grands gaillards qui encadrent le couple debout au centre, teintées sans doute de la même mélancolie qui déborde de leurs yeux. La vague d’émotions paraît submerger le dessinateur de presse Patrick Chappatte et son épouse, la journaliste Anne-Frédérique Widmann, tous deux inclinés vers l’arrière sous le coup de la déferlante.

Sur la longue table de bois, on devine l’abondance de pain et de mets encore disposés, la pléthore de vin qui a coulé et les cendriers qui débordent – ils dénotent une soirée sans doute déjà bien entamée. C’était en juillet 2021, en Géorgie. Des vacances marquantes pour Patrick Chappatte, qui se souvient avoir ressenti jusque dans ses tripes les grandes lignes de fracture qui déjà scindaient la région. Récit de vacances teintées d’aventure et de chaleur humaine.

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Le cadre semble familier et, tout à la fois, assez lointain. Où nous emmenez-vous avec ce souvenir?

Patrick Chappatte: C’était en Géorgie, en juillet 2021. Nous étions partis mon épouse, notre plus jeune fils de 16 ans à l’époque et moi, avec un couple d’amis et leur fils de 15 ans. Nous avons voyagé pendant près d’un mois dans le Caucase, entre la Géorgie et l’Arménie, d’où est originaire l’ami avec lequel nous sommes partis.

C’est une destination peu commune, pourquoi l’avoir choisie?

C’est certainement lié à nos métiers. Avec ma femme, on essaie d’organiser des vacances qui nous intéressent, avec un peu d’aventure. C’est par ailleurs une très belle région, méconnue. Et puis, la Géorgie, j’en rêvais pour sa cuisine, dont j’avais pu avoir un avant-goût en 2009, lorsque j’étais en reportage en Ossétie du Sud – territoire annexé par la Russie l’année précédente. De passage dans un village, j’avais déjà été convié à un banquet.