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Le photographe Nicolas Brodard explore les monastères de Fribourg

Le Musée d’art et d’histoire de Fribourg a invité Nicolas Brodard à saisir le monachisme dans le canton

Nicolas Brodard a côtoyé quatre communautés religieuses du canton pendant une année.

21 décembre 2022 à 18:03

Exposition » Ce n’est pas un reportage au sens strict du terme sur les ordres religieux du canton de Fribourg. Mais le photographe Nicolas Brodard s’est bien glissé derrière les murs de quatre monastères pour en saisir quelque chose, pour «toucher l’essence du monachisme», selon ses mots. Des symboles, des impressions, des histoires qui se devinent dans l’exposition Hors du monde, pour le monde visible au Muséoscope du Musée d’art et d’histoire de Fribourg. Cet accrochage est lié au deuxième volet du cycle Corpus, consacré au corps isolé également présenté au MAHF et auquel le Fribourgeois a aussi participé.

«L’idée était de comprendre l’être humain derrière l’habit»
Ivan Mariano

Sur mandat de l’institution, le photographe a côtoyé et intégré pendant une année l’abbaye d’Hauterive, la Visitation, la Maigrauge et la Valsainte (pouvoir franchir les portes de ce lieu gruérien était particulièrement exceptionnel). «L’idée était de comprendre l’être humain derrière l’habit», a relevé Ivan Mariano, le directeur du MAHF, lors de la présentation à la presse. Le photographe dont le cœur du travail est souvent l’absence a aussi cherché à saisir ici ce qui n’apparaît pas. «On parle de Dieu et il est invisible», a-t-il souligné. Sélectionnées et présentées sans légende, ces images laissent une grande place à l’interprétation, gagnent encore en sens grâce à un accrochage très étudié, tissant de nouveaux liens entre les communautés.

Le silence

L’exposition s’ouvre avec l’image d’un chartreux encapuchonné dans son habit blanc, ne laissant rien entrevoir de son visage. Il se dégage quelque chose d’intimidant de cet homme méconnaissable. Puis c’est un moine d’Hauterive tirant la corde de la cloche au milieu de l’abbaye en travaux qui attend le visiteur, une manière de rappeler l’importance du silence derrière ces murs, brisé ici pour appeler les fidèles. «C’est une communauté qui se prépare au futur avec la restauration de ses locaux et l’aménagement liturgique de son église», a commenté Nicolas Brodard. A côté, l’image d’un pommier chargé de fruits évoque le jardin d’Eden, mais aussi la nourriture terrestre. Vis-à-vis, les croix alignées rappellent la mortalité, tout comme la continuité de la communauté même après la mort. Un mot existe pour dire cette solitude vécue ensemble: la consolation.

Les symboles s’entrechoquent, les évocations se répondent. Les manches de la coule, le complexe habit cistercien entravant les mouvements du moine, lui donnent des airs d’ange. Les portes, les murs et les clôtures laissent tantôt passer la lumière, semblent tantôt infranchissables. Le cheminement de la foi s’illustre par une promenade solitaire dans la nature ou une procession. L’étude individuelle des textes saints s’appuie sur un cartable figurant une mappemonde. L’architecture taille des messages dans la lumière, découpe des signes dans les ombres.

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