Le Musée romain de Vidy imagine ce qui restera de nous dans 2000 ans

Lausanne » Il faut traverser un sas de décompression temporel avant de rejoindre l’espace d’exposition. La capsule et son cockpit, à la modernité surannée, style Star Trek, se ferment d’un côté, traversent deux mille ans en lumières et bande-son, jusqu’à conduire le visiteur de l’autre côté, en 4022. Deux mille ans, c’est aussi le nombre d’années, à peu près, qui nous séparent de l’époque où Lausanne était romaine. Le Musée romain de Vidy propose ce voyage à contretemps à l’enseigne de Retour vers le futur antérieur.

L’exposition se tient encore plusieurs mois. Elle réactualise l’exposition Futur antérieur, qui s’est tenue il y a vingt ans au début du mandat de Laurent Flutsch à la tête de l’institution. A l’heure où le Musée romain de Lausanne-Vidy fête ses trente ans, c’est une façon pour la nouvelle directric Karine Meylan et son équipe de rendre hommage à son prédécesseur.

Si l’on fouillait le sol en 4022, comme on le fait en 2022, à la recherche de traces du passé, qu’y trouverait-on

Chaussons de protection aux pieds, on pénètre dans un cadre clinique, hors-sol: les murs sont blancs, la lumière crue et les vitrines brillantes de propreté pour protéger des objets intouchables. C’est ça, le risque d’un musée historique: mettre le passé sous cloche? Offrir aux objets un contexte stérile et déconnecté de la réalité? L’exposition se demande ce que les archéologues de 4022, s’il en existe encore, trouveront de 2022. Qu’est-ce qu’ils diront de notre époque? Ce que le scénario postule est à la fois stimulant, drôle et renversant: il questionne les pratiques de l’archéologie et de la muséographie d’aujourd’hui, tout en remettant en cause notre société de (sur)consommation actuelle, sur un mode ludique qui joue de l’éloignement temporel.

Les écrits ne restent pas