Logo

Société

La «japonitude» à portée de main

Comment cultiver notre résilience face aux crises? Conseils d’une autrice franco-japonaise

Rester zen, qu’est-ce que cela signifie? La réponse avec l’auteure June Fujiwara.

7 avril 2022 à 15:01

Temps de lecture : 1 min

Sagesse » Passionnée par la langue française et la mise en contact des cultures, June Fujiwara est née à Tokyo, où elle a grandi, mais a choisi dès ses 18 ans de partir à Paris, où elle vit depuis une vingtaine d’années. Elle a longtemps travaillé comme responsable de communication pour une marque de luxe, avant de s’interroger sur sa propre capacité à rester «zen» en toutes circonstances. Quel est son secret? Est-il transmissible? Sa réponse – «oui» – est à découvrir dans son livre Les secrets du savoir-vivre nippon.

Qu’est-ce qui vous a attiré en France, que vous ne trouviez pas dans votre pays d’origine?

June Fujiwara: Je me suis beaucoup posé la question… Je crois que c’est «l’art de vivre», l’expression en elle-même est d’ailleurs très française!

Dans l’autre sens, le Japon et le zen sont terriblement à la mode chez nous, en Europe, depuis quelques décennies. Pourquoi, à votre avis?

Il y a vingt ans en France, c’était en effet déjà le cas, mais cela le devient de plus en plus. Il y avait déjà un intérêt pour les arts martiaux, la gastronomie, les mangas… mais depuis, l’évolution est impressionnante, notamment dans le milieu du travail. Je me suis beaucoup interrogée sur une question que me posaient mes collègues. Ils me disaient souvent: «Comment fais-tu pour rester zen?» en parlant de ma capacité de résistance au stress et à la violence du quotidien. Mais qu’est-ce que cela signifie?

Au Japon, l’expression «rester zen» n’existe pas. Le zen renvoie directement à la tradition bouddhiste, la recherche de l’éveil par une pratique régulière de la méditation… mais il faudrait pour cela vivre la vie d’un moine! Je pense qu’aujourd’hui cette question du «zen», en France et en Europe, avec la pandémie de Covid, exprime plutôt un nouveau besoin de recul: ralentir le rythme, retrouver une forme de sérénité, d’authenticité, mais aussi d’acceptation. En partant de mon vécu, j’ai essayé d’analyser les secrets de ce bien-être japonais, qui fait intimement partie de ma culture d’origine…

Dans votre livre, vous vous référez justement à quatre piliers de la sagesse japonaise, en commençant par la notion de mujô, soit «l’éloge de l’impermanence». En quoi a-t-elle mieux permis de traverser la crise du Covid au Japon?

Le Japon est un pays souvent frappé par des catastrophes naturelles – tsunamis, tremblements de terre – qui peuvent arriver à tout moment. Cette notion d’impermanence est à l’opposé de l’idée d’une humanité qui serait plus forte que la nature. Nous pouvons certes profiter des ressources de la nature, mais pas l’administrer, la contrôler ou la conquérir. D’où cette posture humble, qui procure un sentiment d’acceptation, mais n’est pas du tout une forme de résignation. Plutôt une sérénité, qui permet de ne pas céder à la panique. Ce n’est pas la première fois qu’une crise nous frappe, ce ne sera pas la dernière fois non plus.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique

Société

Edition 5.0. Innovation éditoriale: les systèmes transforment le paysage de l’information moderne

Dans l’univers dynamique de l’édition, les systèmes éditoriaux se distinguent en facilitant la collaboration, en optimisant la production grâce à l’automatisation, et en assurant une diffusion personnalisée et sécurisée. Ces outils, en constante évolution, s’imposent comme des partenaires essentiels pour répondre aux défis toujours plus diversifiés du secteur de l’information contemporain.