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Histoire vivante

Nucléaire. Une expertise suisse pour Fukushima

Avant que le Japon ne déverse les eaux usées et traitées de Fukushima, un laboratoire suisse a joué un rôle clé, s’assurant que celles-ci soient conformes aux normes internationales.

Depuis le tsunami de 2011, plus de 1,3 million de tonnes d’eaux usées radioactives ont été collectées, traitées et stockées dans plus de 1000 réservoirs à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, dans le nord-est du Japon. © Keystone

1 février 2024 à 20:00

Avant que le Japon ne commence à déverser, le 24 août dernier, les eaux usées et traitées de la centrale endommagée de Fukushima, le Laboratoire de Spiez (BE) a joué un rôle clé. Connu comme gardien contre les menaces atomiques, biologiques et chimiques depuis la Seconde Guerre mondiale, il s’est assuré que les eaux rejetées au large des côtes soient conformes aux normes internationales.

Petit rappel. Le 11 mars 2011, un tremblement de terre de magnitude 9,1 au large de la côte nord-est de l’île principale du Japon provoquait un tsunami causant la mort de 18 000 personnes. En atteignant la côte, la vague meurtrière s’est également écrasée contre la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. A la suite de la catastrophe, d’énormes quantités d’eau de mer ont dû être utilisées pour éteindre le feu et refroidir trois des réacteurs de la centrale.

Le refroidissement continue de générer 130 tonnes d’eaux contaminées par jour

Depuis ce jour, plus de 1,3 million de tonnes d’eaux usées ont été collectées, traitées et stockées dans plus de 1000 réservoirs sur place. Le processus de refroidissement, toujours en cours, continue de générer 130 tonnes d’eaux contaminées par jour, alors que les capacités de stockage s’amenuisent.

La centrale de Fukushima se trouve dans une région où le risque de tremblement de terre est élevé. Après des années de débats et un feu vert définitif de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le Japon a commencé, le 24 août 2023, à rejeter dans l’océan les eaux usées et traitées de la centrale au moyen d’un pipeline d’une longueur d’un kilomètre à partir de la côte. Il s’agit d’une étape clé dans le démantèlement de la centrale, qui doit s’achever dans 30 ans. Après un long examen, l’organe de surveillance nucléaire onusien a conclu que le plan des autorités japonaises était conforme aux normes de sécurité internationales et qu’il aurait un «impact radiologique négligeable sur la population et l’environnement».

Eaux traitées et diluées

L’eau de la centrale de Fukushima est chargée de composés radioactifs, appelés radionucléides, tels que le césium, l’iode 129, le strontium 90 et le tritium. Avant de la rejeter dans l’océan, la compagnie d’électricité Tepco utilise un puissant système de pompage et de filtration d’eau appelé ALPS (Advanced Liquid Processing System). Il inclut de nombreuses réactions chimiques qui éliminent autant que possible la radioactivité. Les autorités du Japon affirment pouvoir éliminer la plupart des éléments radioactifs (62 radionucléides), à l’exception du tritium, un isotope de l’hydrogène difficile à séparer de l’eau.

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