La gauche espère un duel face à Johanna Gapany au deuxième tour

Conseil des Etats » L’élection au Conseil des Etats, avec les sortantes Johanna Gapany et Isabelle Chassot qui se représentent, n’offre apparemment pas un grand suspense. Les résultats du premier tour ou plutôt l’ordre d’arrivée seront cependant déterminants.

S’il y a un siège qui n’est guère contesté, c’est celui d’Isabelle Chassot. Connue et respectée dans l’ensemble du canton, la centriste est capable d’aller chercher des voix à droite comme à gauche. Sa maîtrise de l’allemand lui permet de dialoguer avec l’électorat alémanique. Et cerise sur le gâteau, en deux ans à Berne, elle n’a pas fait de la figuration, mais a déjà engrangé quelques succès, dont la désignation à la tête de la commission d’enquête parlementaire sur Credit Suisse.

L’issue d’un tel duel mettrait une bonne dose de piment dans cette élection

Mais est-elle capable de passer dès le premier tour? Dans une élection au système majoritaire, les règles sont relativement simples. Pour signer ce petit exploit, il faut convaincre la moitié des électeurs plus un. Certains y sont arrivés, comme le socialiste Alain Berset et le démocrate-chrétien Urs Schwaller en 2011. Toutefois, cette année-là, il n’y avait que quatre hommes en lice.

Plus le nombre de candidats est élevé, plus les chances s’amenuisent. Avec sept listes déposées, les voix auront tendance à se disperser. D’autant qu’Isabelle Chassot ne sera pas seule au centre. Le vert’libéral Leonardo Gomez Mariaca marche sur les mêmes plates-bandes. Même s’il n’a pas l’expérience nécessaire pour faire de l’ombre à l’ancienne conseillère d’Etat, il pourrait lui subtiliser quelques précieuses voix.

Soutien intéressé

A l’inverse, la gauche pourrait offrir un soutien intéressé à Isabelle Chassot. Car sa meilleure, si ce n’est la seule brèche pour retrouver un fauteuil au Conseil des Etats, est de la sortir du jeu afin d’affronter ensuite au second tour la PLR Johanna Gapany. L’issue d’un tel duel mettrait une bonne dose de piment dans cette élection car on peut imaginer que la gauche se mobilise pour son candidat tandis que les électeurs centristes, pourtant alliés du PLR, préfèrent aller cueillir des champignons le jour du vote.

Ce n’est pas un hasard si la gauche cible le siège de Johanna Gapany. La Gruérienne est redoutable en campagne, mais ses positions libérales limitent ses soutiens au centre et à droite. Contrairement à 2019, elle fait face à une forte concurrence féminine et ne pourra pas profiter de l’effet femme.