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Education sexuelle. Instruire, au risque de choquer?

Ces dernières années, l’éducation sexuelle a évolué dans le canton. Certains la questionnent

Selon les spécialistes, le rôle du parent est primordial dans la sensibilisation et l’éducation sexuelle de l’enfant. © Charly Rappo, photo d’archives

14 novembre 2023 à 13:35

Temps de lecture : 1 min

Education » Messages explicites, cyberharcèlement ou encore diversité affective et sexuelle, tels sont des exemples de nouvelles notions intégrées aux cours d’éducation sexuelle dans le canton de Fribourg. Certains parents ne sont pas convaincus ni par le programme exposé aux enfants, ni par la façon de communiquer avec les parents. Le 5 octobre dernier, le conseiller général villarois Vanya Karati (le centre) s’était exprimé en séance sur le sujet, provoquant de vives réactions dans l’assemblée. Un peu plus tôt, le député au Grand Conseil fribourgeois Roland Mesot (udc) avait déposé une question au Conseil d’Etat visant à connaître «le cadre, l’encadrement et les limites fixées pour ces cours».

Agir tôt

Les professionnels formés du Centre fribourgeois de santé sexuelle (CFSS) débutent la sensibilisation dans les classes dès la 2e Harmos (cinq ans). Ces cours s’appuient entre autres sur des recommandations pour les enfants de 0 à 15 ans (et plus) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Source de débats, l’éducation sexuelle reste un outil essentiel du développement de l’enfant, selon le canton: «Cela devrait débuter au sein de la famille et se poursuivre à l’école, à des fins de prévention mais aussi de garantie de l’égalité des chances», soutient Carole Bielmann Brodard, Cheffe de secteur du CFSS. «Il importe d’agir tôt car les enfants sont plus exposés à des situations à risque et dépendent des adultes pour répondre à leurs besoins fondamentaux.»

Trop tôt, selon Vanya Karati: «Un enfant n’a pas encore de sexualité selon moi. Que l’on se base sur des textes prônant la masturbation du nourrisson et les rapports sexuels dès l’âge de six ans dans un programme d’éducation destiné à des enfants me pose problème.» Présidente de la Fédération des associations de parents d’élèves Fribourg, Isabelle Colliard estime: «Le programme n’est plus vraiment adapté. Nous avons reçu des inquiétudes de parents que des idéologies viennent parasiter ces cours. Nous attendons la réponse à la motion de Roland Mesot.» Celle-ci défend cependant l’éducation sexuelle chez les enfants, notamment pour la prévention des abus.

Vanya Karati, également père de trois enfants, dénonce lui un souci de transparence de la part du CFSS. «On nous a refusé en tant que parents l’accès au contenu des supports de cours ainsi qu’aux images présentées aux enfants», affirme-t-il. Avant que les interventions ne débutent dans les classes enfantines et primaires, les parents et enseignants sont conviés à une soirée d’information. Mais il existe encore d’autres moyens de s’informer selon Carole Bielmann Brodard, notamment une page internet dédiée à la thématique dans le canton, voire un contact direct avec le CFSS par téléphone ou mail. La cheffe du CFSS l’explique: «Les formateurs utilisent un contenu avec des informations scientifiquement correctes et vont aussi répondre aux questions des élèves. Ainsi, chaque cours est différent, en fonction des représentations et réalités des enfants.»

Cette façon de communiquer le contenu des cours demeure pourtant insuffisante pour Vanya Karati. «Le site du CFSS n’est pas exhaustif et la présentation qui nous a été faite lors de la réunion pour les parents n’est pas la même que celle qui a été publiée en ligne», insiste-t-il. Une affirmation que conteste la cheffe du centre: «La présentation faite aux parents des élèves de Villars-sur-Glâne à la fin septembre 2023 est bien celle qui est publiée sur notre site. Un nouveau document détaillé est en cours de réalisation, dans l’objectif de répondre aux besoins exprimés par certains parents», précise-t-elle.

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