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Canton

Pourquoi certains spectateurs ne supportent-ils pas le ciné 3D?

Chez 5 à 10% de la population, le cinéma 3D peut générer nausée, maux de tête ou vision trouble


16 février 2023 à 12:19

Vue » «Quand on s’est assis, j’ai commencé à me sentir mal comme si je venais de faire un carrousel. J’avais des vertiges jusqu’à la nausée. A un moment, je suis sortie car j’avais un de ces mal de crâne! J’avais l’impression d’avoir passé toute la journée devant l’ordinateur, le nez collé à l’écran.»

Pour Candy Rapaz, l’immersion était un peu trop totale lorsqu’elle a regardé Avatar: La voie de l’eau en 3D au cinéma, avec cette sensation involontaire de mal de mer. L’habitante de Wallenried a d’abord cru qu’elle «déraillait», avant de s’apercevoir qu’elle n’était pas la seule dans son cas.

Et le problème ne concerne pas que les films. Il s’étend aussi à la réalité virtuelle, parfois utilisée dans le milieu médical, les escape rooms ou même le théâtre, comme en ce moment dans la salle Nuithonie à Villars-sur-Glâne, dans le spectacle Le Bal de Paris. La Liberté a demandé l’explication scientifique de ce phénomène.

 

1. Pourquoi un tel inconfort avec la 3D?

Ce «mal de 3D» au cinéma peut s’expliquer par deux hypothèses principales, selon Jean-Pierre Bresciani, professeur au Département de neurosciences et sciences du mouvement à l’Université de Fribourg. Il y a l’incongruence entre les sources d’information: «Lorsque je marche, tous mes systèmes sensoriels me fournissent des informations congruentes (qui s’accordent entre elles, ndlr.) concernant mon déplacement. Lorsque je regarde la télévision, la scène sur l’écran bouge, mais l’immobilité des meubles et des murs de l’appartement me «confirment» que je suis immobile. Avec une image 3D, l’immersion dans la scène visuelle est bien plus grande (ce qui est l’objectif). Si de surcroît les images occupent une grande partie de mon champ visuel et que le reste de la pièce est plongé dans l’obscurité, le système visuel transmet de très fortes informations de mouvement, alors que d’autres informations indiquent que je suis immobile. Mon cerveau se retrouve donc avec des éléments incongruents.»

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