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Dossier spécial Qatar

La diplomatie du sport, cette arme qatarie à double-tranchant

Grâce au soft power et à la diplomatie par le sport en particulier, le Qatar cherche à gagner en influence


Jérémy Rico

Jérémy Rico

9 novembre 2022 à 19:11

Temps de lecture : 1 min

Coupe du monde » Aujourd’hui, tout le monde ou presque connaît le Qatar, petit émirat du golfe Persique. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. On doit ce changement au père de l’actuel émir, Hamad. Selon une anecdote dont on ne sait pas si elle est véridique, le monarque avait entrepris un voyage en Europe quand il était jeune. Lors du passage de la frontière, il présenta son passeport. A sa grande surprise, le douanier déclara ne pas connaître le Qatar.

Pour Agnès Levallois, qui raconte cette petite histoire, cet épisode aurait incité le souverain Hamad à agir pour faire exister son pays sur la carte du monde. «C’est sans doute le but principal de toute la stratégie du soft power qatari», estime l’experte, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique et vice-présidente de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient à Paris. Le soft power? C’est la capacité d’un Etat à influencer et à orienter les relations internationales en sa faveur par un ensemble de moyens autres que la menace et l’emploi de la force. Parmi les outils existants, le Qatar opte dès les années 1990 pour la diplomatie par le sport. Et aujourd’hui, l’organisation d’un événement planétaire comme la Coupe du monde vient couronner cette politique.

Marquer sa présence

Petit pays d’un peu plus de 11’000 km2 (soit environ le quart de la Suisse), le Qatar veut marquer sa présence entre deux mastodontes: l’Arabie saoudite et l’Iran. «Devenu indépendant du Royaume-Uni en 1971 et ayant renoncé à rejoindre la Fédération des Emirats arabes unis, le Qatar cherche à s’affirmer face à ses voisins», souligne Agnès Levallois. Sa stratégie: utiliser son énorme manne gazière (troisième réserve mondiale) pour investir dans certains secteurs, et dans le sport en particulier, afin de se faire connaître et d’accroître son influence. Et ce, malgré sa petite taille. Car le Qatar n’a que peu de citoyens: sur les près de 3 millions d’habitants, seuls 300’000 possèdent le passeport qatari.

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