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Scènes

Equilibre-Nuithonie, CO2 et Bicubic entre prises de risque et valeurs sûres

Trois grandes institutions théâtrales fribourgeoises ont dévoilé les spectacles accueillis lors de la saison 2023-2024: le public bénéficie d’une offre extrêmement diversifiée dans les domaines des arts vivants


3 juillet 2023 à 20:42

Equilibre-Nuithonie » La saison d’Equilibre et Nuithonie est résolument la plus importante et la plus ambitieuse du canton de Fribourg. Pour ses trois salles (le grand plateau d’Equilibre et les deux salles de Nuithonie), la programmation de Thierry Loup affiche le chiffre impressionnant de 80 productions en 2023-2024, y compris celle en allemand du Theater in Freiburg. Elle promet d’être diversifiée et passionnante, avec – comme le directeur a habitué son public – une attention aux créateurs romands, de la danse en point fort, du théâtre, de l’humour, de la musique, ainsi que des pépites circassiennes ou jeune public.

Difficile de choisir dans ce foisonnement, mais voici quelques pistes. La Liberté a déjà rendu compte (dans son édition du 10 mai dernier) des huit créations labellisées fribourgeoises, qui bénéficient d’un temps de résidence. Nous en resterons ici aux spectacles dits d’accueil.

Danse Le grand plateau d’Equilibre a permis à Thierry Loup d’offrir chaque saison depuis 2011 une affiche particulièrement riche de danse, qui distingue sa programmation. Plusieurs grandes compagnies internationales reviennent ainsi à Fribourg, comme le Ballet Preljocaj (Gravité), le Ballet Malandain de Biarritz (L’Oiseau de feu et Le Sacre du printemps sur la musique Stravinsky), ou encore le hip-hop de la Compagnie Käfig de Mourad Merzouki (Zéphyr). Dans le genre des danses urbaines, on trouve BLKDog du londonien Botis Seva dans le cadre du festival Steps, la compagnie sud-africaine Via Katlehong dont le style urbain est issu des townships (Via Injabulo), mais aussi une expérience inédite qui croise le hip-hop avec l’esthétique manga grâce à une technologie lumineuse: Lights in the Dark du chorégraphe nippon Yokoi.

Les deux Romands de cette affiche, habitués de Nuithonie cette fois, sont Jasmine Morand, qui adresse aux enfants le kaléidoscope scénographique Mirkids, et Edouard Hue, qui présente Dive.

Théâtre Mais le théâtre reste bien sûr le genre le plus représenté. Notamment par des formes contemporaines, à l’instar du cri de révolte du metteur en scène Patrick Mohr, qui a réuni une équipe métissée d’artistes de Suisse, de France, du Sénégal, du Mali, du Burkina Faso et de Cuba, pour dire, chanter et danser les mots de l’auteur mozambicain Mia Couto, de Nicolas Bouvier, Nelson Mandela et Greta Thunberg (Murer la peur). Tandis que la metteuse en scène Sandra Gaudin promet de faire des étincelles avec Marthe Keller, Anne-Catherine Savoy, Christian Scheidt et Yann Philipona (Who plays who?)

L’affiche théâtrale fait aussi la part belle aux classiques revisités: ainsi de Presque Hamlet, solo de Gilles Privat, d’une version moderne du conte du Petit Chaperon rouge dans un décor immersif projeté, de la tragédie Andromaque de Racine mis en scène par Yves Beaunesne, de Zazie dans le métro mis en scène en musique par Zabou Breitman, du roman 20 000 lieues sous les mers adapté par Valérie Lesort et Christian Hecq. Ou encore de La Friandise des dieux, pièce bilingue surtitrée de Dominique Ziegler qui récrit le mythe du chocolat suisse, à partir de l’histoire de la fève et du commerce international du cacao… Leili Yahr, elle, monte Les Perses d’après Eschyle et le récit de femmes iraniennes. Egalement parmi les metteurs en scène romands, Omar Porras monte Le Conte des contes et Robert Sandoz Le Soldat et la Ballerine de Roland Schimmelpfennig d’après Andersen.

Quant aux têtes d’affiche, qui sont souvent les plus demandées d’une saison, elles se nomment Laetitia Casta et Roschdy Zem, attendus dans Une journée particulière, ou Catherine Frot et Michel Fau, dans Lorsque l’enfant paraît.

Solos Les spécialistes du seul-en-scène théâtral ou d’humour, cette saison, sont des hommes: David Castello-Lopes, Antonio Troilo, Vincent Dedienne, Manu Payet et Pierre Richard. Le show d’Edouard Baer, Le journal de Fribourg, promet d’être accompagné par des invités surprise.

Musique Tandis que les femmes sont mieux représentées dans les spectacles musicaux: la saison accueille les chanteuses Phanee de Pool, Katia Guerreiro, Coline Rio, Maria de la Paz. Dans ce registre, il faut citer aussi le pianiste André Manoukian. Ainsi que le chanteur Gaëtan, qui donnera un tour de chant accompagné par un brass band valaisan. Et le 16 septembre, en tout début de saison, c’est le pianiste jazz Thierry Lang qui a l’honneur d’ouvrir les feux.

www.equilibre-nuithonie.ch

 

Bicubic: une saison pour aller à l’essentiel

La salle de Romont défend également une programmation destinée aux enfants.

Au Bicubic, la présentation publique de la nouvelle saison s’est déroulée la voix nouée et les larmes dans les yeux. Monique Bruegger a remercié tous les membres de son équipe, qui l’ont en retour longtemps applaudie et chantée. Un adieu très émotionnel, où la coordinatrice de la saison culturelle a eu un mot pour chacun en leur dédiant les neuf spectacles à l’affiche, sans oublier les cinq de la «petite saison».

Elle et ses collègues membres de la commission culturelle défendent des choix essentiels qui les engagent. Pour commencer le 1er septembre, hors abonnement, Jean-Claude Issenmann (qui fut la voix d’Albert le vert) dessinera en direct aux côtés du pianiste François Liendenmann les tableaux qui seront accrochés dans les couloirs du théâtre: l’artiste promet de renouveler ses œuvres au fil de la saison.

Saison qui soutient les compagnies fribourgeoises, en accueillant le chapiteau du Kunos Circus Theater et ses acrobates, clowns et danseurs (Paradis?), puis la première mise en scène d’Anne Schwaller en tant que directrice du Théâtre des Osses (Le Barbier de Séville de Beaumarchais). Du côté romand, le duo Aliose se produira en chansons, Nathanaël Rochat avec humour et Brigitte Rosset et Marc Donnet-Monay en vieux couple. Yan Walther, directeur du Théâtre du Pommier, à Neuchâtel, montrera Win win (photo: Sylvain Chabloz) une pièce contemporaine sur le temps que nous passons, durant toute notre vie, à négocier.

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