Cosmojazz. l’extase au sommet

Haute culture (5/7) » Pendant tout l’été, La Liberté prend de la hauteur pour arpenter les lieux d’art et d’altitude.

Nous y voilà! Passé les lacets de la Forclaz et ceux de la route départementale 1506 qui donnent une idée assez précise des sensations éprouvées par James Bond lorsqu’il dévalait les pentes du col de la Furka au volant de son Aston Martin, la vallée de Chamonix s’offre à nous. Loin des turbulences du monde, les adeptes de la randonnée et les vacanciers ont envahi les rues du centre-ville. Parmi eux, des mélomanes avertis ou curieux attirés ici par la renommée croissante du Cosmojazz, un festival imaginé au début de la décennie passée par André Manoukian. C’est là, au pied du Mont-Blanc où enfant on l’avait envoyé soigner ses bronches, que le pianiste, compositeur et animateur bien connu a élu domicile en 2008. Et c’est là, dans les jardins de la ville mais surtout sur les sites affolants des montagnes environnantes que Manoukian partage un rêve musical où les notes célèbrent, une semaine durant, la beauté grandiose de Mère Nature.

Air enivrant

Ce rêve, le musicien lyonnais demande chaque année à Charles Vetter d’en renouveler le scénario. Directeur et programmateur de la manifestation, ce dernier respire l’air enivrant du Cosmojazz du matin au soir avec un enthousiasme non feint. Tout en notant sur son agenda qu’il va devoir superviser le lendemain le transport par hélicoptère du piano de l’artiste cubain Roberto Fonseca, il nous fait part de ses intentions: «Notre but est resté le même depuis le départ. Il s’agit d’attirer un public à Chamonix afin de lui faire découvrir des musiciens exceptionnels, dans des endroits exceptionnels, avec un point de vue exceptionnel. Je ne connais rien de plus stimulant que de faire partager nos découvertes, nos passions et nos envies. Désormais, nous disposons d’un public fidèle, des gens qui viennent de partout en France, de Suisse, d’Europe et même des Etats-Unis!»