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Culture

L'oeuvre d'Auguste Veillon exposée au Musée d’art de Pully

Auguste Veillon, peintre paysagiste et orientaliste, est à (re)découvrir au Musée d’art de Pully


Raphaël Kadishi

Raphaël Kadishi

9 mars 2023 à 17:45

Beaux-arts » La dernière exposition qui lui a été consacrée date de l’année de sa mort, soit en 1890… Cela fait donc un sacré bail qu’Auguste Veillon flotte dans les limbes des artistes oubliés. Dès aujourd’hui et jusqu’au 18 juin, le Musée d’art de Pully, avec l’aide de l’Association pour l’œuvre du peintre Auguste Veillon, s’emploie (avec succès!) à dépoussiérer le travail de cet artiste né à Bex en 1834, en présentant Auguste Veillon. Voyages au fil de l’eau. Cet accrochage dévoile une soixantaine de pièces provenant de collectionneurs particuliers, mais aussi de grandes institutions suisses, dont le Musée d’art et d’histoire de Genève, le Musée cantonal des beaux-arts à Lausanne ou le Kunstmuseum de Saint-Gall car, de son vivant, Auguste Veillon fut un peintre nationalement reconnu.

Grand voyageur, l’homme laisse un ample corpus de paysages de lacs et de montagnes suisses, le Léman, le lac des Quatre-Cantons ou le lac de Riffel, des reliefs de l’Oberland bernois ou de l’Engadine, mais aussi des tableaux orientalistes inspirés par ses sept voyages en Egypte, en Tunisie ou en Palestine.

Une Suisse idéale

«En réalité, il était intéressé par le calme dans les paysages ainsi que par leur amplitude»
Laurent Langer

Peintre d’une nature à la fois douce et magistrale, amoureux des phénomènes atmosphériques, tels le vent ou les nuages faisant avantageusement varier la lumière, Auguste Veillon a rapidement quitté le canton de Vaud pour se former à Genève auprès du peintre François Diday, qui faisait alors autorité sur la peinture de paysage avec Alexandre Calame. Dans la première salle d’exposition, on repère facilement l’influence du maître sur l’élève: Veillon signe alors des toiles à l’aspect romantique, et donc légèrement dramatiques. Les torrents bouillonnent, les cieux sont d’encre et chargés d’électricité, les sommets escarpés et dangereux. Mais nous ne tenons pas encore, avec ces premiers tableaux, le Veillon véritable. «En réalité, il était intéressé par le calme dans les paysages ainsi que par leur amplitude», pose Laurent Langer, conservateur au Musée d’art de Pully.

De fait, dès la seconde salle, le ciel se gonfle d’un azur rassurant, les montagnes se font duveteuses et c’est une vision d’une Suisse idéale, fantasmée (et fort peu peuplée: Veillon ne se sentait pas à l’aise dans la représentation humaine), qui défile sous nos yeux. Des lacs d’huile, beaucoup de barques – le peintre les adorait – et des compositions qui souvent se ressemblent: un premier plan marqué souvent sur la gauche de la toile puis un important effet de profondeur pour transcrire l’immensité qu’il observait.

Superbes pochades

C’est élégant, apaisant. Les recettes lorsqu’il voyage à Venise, Naples ou en Orient ne diffèrent pas. Il s’attache au coucher d’un soleil brûlant, son moment préféré de la journée, plutôt qu’à dépeindre les pyramides (toutes petites à l’horizon). On pense à William Turner, dont il voit le travail à Londres, au Lorrain, mais à Corot également.

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