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Culture

Bêtes ou pas bêtes, les hommes?

Deux expositions en Suisse romande, au Locle et à Yverdon, ainsi que plusieurs ouvrages interrogent les frontières entre humains et animaux.

L’Oiseau bleu d’Irene Grundel plane sur le Musée des beaux-arts Le Locle. © DR

17 novembre 2023 à 14:00

Zoocentrisme » «Suis-je bien né d’une femme?» demande Mowgli, le petit d’homme qui a grandi aux côtés de l’ours Baloo et de la panthère Bagheera. Le héros du Livre de la jungle, qui est sorti dernièrement dans la collection La Pléiade avec de belles illustrations originales, brouille les frontières entre animalité et humanité. Comme ses compagnons d’aventure imaginés par Rudyard Kipling, qui parlent une langue fort compréhensible pour les bipèdes que nous sommes. En ces temps où les questions éthiques autour des animaux foisonnent, les études sur leur communication abondent, le végétarisme et le véganisme se démocratisent, l’histoire de l’enfant élevé par les loups résonne avec encore plus d’acuité.

Ces interrogations autour des relations entre les hommes et les animaux sous-tendent d’ailleurs d’autres œuvres actuelles qui ont saisi au vol ce sujet. Bernard Werber avec Le temps des chimères raconte ainsi une aventure bien plus perturbante que l’amitié d’un enfant avec un plantigrade. Sa vision dystopique dit les envies d’une scientifique souhaitant créer des êtres mi-humains mi-animaux afin de leur permettre de survivre à l’état désastreux de la Terre (la pollution, l’augmentation de la température, les radiations nucléaires…)

Outre le côté assez divertissant du récit et malgré quelques énormités étymologiques, l’ouvrage invite à se demander si ces créatures hybrides – partageant leur patrimoine génétique avec des dauphins, des taupes ou des chauves-souris selon les cas – appartiennent encore aux Sapiens? L’instinct, l’intelligence et les sentiments sont-ils liés à notre humanité ou au contraire à notre bestialité?

Labo abandonné

Pour créer ces chimères, l’auteur français a donc imaginé des tubes et des éprouvettes transformant les hommes en surhommes capables de survivre à une troisième guerre mondiale. Un peu comme un super-héros tissant régulièrement sa toile sur nos écrans, Spider-Man qui est mordu par une araignée radioactive et qui finit par en acquérir certaines qualités. On y pensera en visitant le Centre d’art contemporain d’Yverdon-les-Bains (CACY), à qui la Bâloise Anita Mucolli a donné des airs de laboratoire de recherche abandonné (à voir jusqu’au 22 décembre).

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