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Dossier spécial Qatar

Au Qatar, la culture à tout prix

Au Qatar, les musées prolifèrent à grand renfort de pétrodollars pour fleurir un désert culturel et combler un vide identitaire. Eclairage


9 novembre 2022 à 12:48

Temps de lecture : 1 min

Moyen-Orient » Il y avait ici un désert sans histoire. Puis le pétrole a jailli, et les immeubles fiers, et le besoin de se raconter. Alors le Qatar, pour s’acheter une légitimité que cette Coupe du monde doit aussi entériner, a misé sur la culture.

Depuis deux décennies, les musées prolifèrent donc sur le sable de la péninsule, signés des plus grands architectes de la planète. Armada grandiloquente qui doit servir à damer le pion aux voisins émiratis sur l’échiquier régional (où Abu Dhabi a ouvert le jeu avec son Louvre en 2017), mais aussi à combler le vide identitaire d’une pétromonarchie en mal de passé comme d’avenir. L’éclairage de Lorraine Engel-Larchez, autrice de La politique culturelle du Qatar.

Quelle est l’origine de cette frénésie culturelle?

Lorraine Engel-Larchez: C’est un mouvement assez récent. Il date de 2005 avec la création de l’Autorité des musées du Qatar, présidée par Sheikha Mayassa, la sœur de l’actuel émir. Elle a vraiment joué un rôle déterminant dans cet essor. Née en 1982, elle a étudié à l’étranger, à New York et Sciences Po Paris notamment, et développé une sensibilité à la culture occidentale, même si elle continue de porter l’abaya (la robe islamique traditionnelle, ndlr). C’est un personnage qui incarne bien cette bipolarité du Qatar, entre conservatisme moral et ouverture. Elle a aussi beaucoup fait pour éduquer son peuple, notamment avec l’accès gratuit aux musées.

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