Comme un air de Californie

Samedi soir, 22h30. Une question se pose: sortir faire des photos ou continuer cette série Netflix que je regarde d’un œil, tout en déroulant Instagram? Allez, finalement je me motive, mon appareil photo autour du cou, mes clés de voiture en main! Je roule dans la nuit, sans vraiment savoir ce que je recherche.

L’été touche à sa fin. Je repense à mes envies de Californie nées il y a quelques mois. Flâner à Long Beach, profiter du soleil et des palmiers. Une fois la nuit tombée, photographier les enseignes lumineuses des bars et des fast-foods. Partir sur la Route 66, s’arrêter devant une station-service abandonnée, avec comme seul signe de vie un grand cactus planté bien droit dans le sol sablonneux.

Mais tout ça sera pour une autre fois. Covid-19 oblige, le soleil californien attendra… Cet été, je l’ai passé en Suisse. Je roule encore. Au bord de la route, une lueur attire mon regard. C’est la devanture lumineuse d’une station-service. Une atmosphère particulière s’en dégage. Au milieu de la nuit, ses néons éclairent les pompes à essence qui n’attendent que d’être utilisées. Les papillons de nuit et moustiques en tout genre semblent danser autour de cette seule source de lumière.

Soudain, j’entends un moteur rugir. Je n’en crois pas mes yeux: une Plymouth Barracuda rouge de 1971 passe devant moi. Tellement improbable! A peine le temps de presser sur le déclencheur qu’elle a déjà disparu dans la nuit.

Je me surprends à trouver des airs de Los Angeles à Avry-sur-Matran, on s’y croirait presque! Finalement peu importe l’endroit dans lequel on se trouve. L’important, c’est de savoir observer ce que nous offre l’environnement dans lequel nous nous trouvons, et essayer d’en tirer parti. Et pas besoin d’aller jusqu’en Californie!

©Adrien Perritaz