Burano, couleurs du temps arrêté
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24 octobre 2017 à 14:02
Que la lagune se pare de brume, toutes les façades devaient s’y confondre. On dit que des pêcheurs dégrisés, pour mieux s’y retrouver, ont fait peindre de pigments vifs leurs devantures. Voici donc ce bourg vénitien où le temps arrêté fait aujourd’hui couleur locale. «C’est un endroit très paisible, loin de l’agitation des foules. Quand on se promène dans ces ruelles, on croirait que la vie s’est interrompue il y a une centaine d’années», note Alain Wicht.
En échappée estivale dans la Cité des Doges, où la Biennale d’art contemporain occupe palais, jardins et arsenaux jusqu’en novembre, le photographe de La Liberté pensait rester vacancier, le regard au repos, les appareils aussi. S’autorisant un seul cliché – ce pigeon drôlement esseulé sur les pavés de Saint-Marc.
Mais en posant le pied sur Burano, île de dentellières tâchant de ne pas lâcher le fil ténu de leur histoire, «j’ai craqué», sourit l’homme d’images. «Après 100 mètres, j’ai su que j’allais faire des photos. L’endroit nous appelle…» A l’heure de la sieste, la lessive encore humide s’abreuve de lumière, les fenêtres clignent leurs paupières en voilages ou persiennes, les ruelles dissimulent leur fraîcheur alanguie aux éclats du soleil. Et l’œil s’émerveille de ce quotidien enluminé.
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