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Analyse. Werner Salzmann met son grain de sel dans la course à la succession

L’annonce de la candidature de Werner Salzmann donne un nouvel élan au débat autour des potentiels prétendants au poste d’Ueli Maurer. Place aux spéculations!


Raphaël Kadishi

Raphaël Kadishi

7 octobre 2022 à 18:47

Temps de lecture : 1 min

Après une pluie de désistements durant une semaine, l’UDC tient enfin son premier candidat dans la course à la succession d’Ueli Maurer au Conseil fédéral. Comme souvent, c’est un outsider qui se découvre en premier: le sénateur bernois Werner Salzmann vient mettre son grain de sel dans cette campagne. A défaut d’être un ténor, c’est un parlementaire solide.

Son principal fait d’armes, c’est d’avoir réussi là où des plus capés ont échoué, comme Adrian Amstutz en 2011 et Albert Rösti en 2015. En 2019, il récupérait dans l’escarcelle de l’UDC un siège bernois au Conseil des Etats, battant au passage la présidente d’alors des Verts Regula Rytz.

Embarrassant pour Rösti

Son principal fait d’armes, c’est d’avoir réussi là où des plus capés ont échoué

Colonel à l’armée, Werner Salzmann préside la Commission de politique de sécurité du Conseil des Etats. Sur le plan professionnel, cet homme de 60 ans travaille comme expert en chef des impôts au sein de l’administration fiscale bernoise. En cas d’élection, cela lui donne le profil idéal pour reprendre le fauteuil de ministre des Finances, laissé vacant par Ueli Maurer, ou alors celui de la Défense.

Cette candidature bernoise vient mettre un caillou dans la chaussure de celui que nombre d’observateurs considèrent comme le favori dans cette succession, l’ancien président du parti Albert Rösti, qui «réfléchit» à se lancer. Au site «Nau.ch» qui annonce sa candidature, Werner Salzmann confie «être en contact» avec son collègue cantonal.

Pour rappel, ce sont les sections cantonales qui soumettent les candidatures à la commission de sélection. Elles ont jusqu’au 21 octobre pour le faire. Elles peuvent retenir plus d’un candidat, mais cela revient à plomber leurs chances de figurer sur le ticket final du groupe parlementaire, passage déterminant en vue d’une élection.

Débandade à Zurich

S’il y a abondance de biens à Berne, c’est la grande débandade à Zurich, après les défections des ministres cantonaux Natalie Rickli et Ernst Stocker, ainsi que du conseiller national Gregor Rutz. La première surtout pouvait porter haut les couleurs zurichoises et devenir la première conseillère fédérale du parti. Mais le calendrier n’était pas favorable à celle qui briguera un nouveau mandat au gouvernement cantonal dans quatre mois.

Canton le plus peuplé du pays, Zurich doit-il se résoudre à accepter de ne plus être représenté au Conseil fédéral? Cela n’est arrivé qu’une seule fois depuis 1848! Après le psychodrame lié à la démission de la libérale-radicale Elisabeth Kopp en 1989, Zurich a dû patienter six ans jusqu’à l’élection du socialiste Moritz Leuenberger pour retrouver un fauteuil au gouvernement.

Dans les rangs de la puissante UDC zurichoise, il reste deux pointures qui n’ont pas encore fait part de leurs intentions: l’éditeur de la «Weltwoche» Roger Köppel et le banquier Thomas Matter. Tous deux font partie du cercle intime de l’inoxydable Christoph Blocher. Mais leur profil de polémistes réduit furieusement leurs chances d’obtenir l’aval d’une majorité du parlement.

Blocher tire les ficelles

Qu’en pense justement le vieux lion? «Zurich ne doit pas nécessairement être représenté au Conseil fédéral», a confié Christoph Blocher dans un entretien diffusé par Keystone-ATS. Pour sûr, l’octogénaire tire encore les ficelles au sein du parti.

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