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Eglises. Un quart des catholiques alémaniques songent à quitter l'Eglise

Plus d'un quart des catholiques alémaniques ont déjà réfléchi à quitter l'Eglise, selon un sondage. Chez les protestants, cette question préoccupe une personne sur cinq. Dans le canton de Zurich, elle concerne même un tiers des catholiques et un quart des protestants.

Les responsables de l'Eglise catholique zurichoise ont présenté les résultats du sondage de Sotomo mardi à l'église St-Joseph, à Zurich.KEYSTONE/MICHAEL BUHOLZER

ATS

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1 avril 2025 à 11:27, mis à jour à 14:53

Temps de lecture : 1 min

Le sondage représentatif a été mené en Suisse alémanique entre le 19 septembre et le 29 octobre 2024 par l'institut Sotomo sur mandat de l'Eglise catholique zurichoise. Le résultat est clair et peu surprenant: l'image de l'Eglise catholique n'est pas bonne, écrivent ses responsables zurichois mardi. Les cas d'abus sexuels en son sein en sont la principale raison.

D'après l'enquête d'opinion, la réputation de l'Eglise catholique est mauvaise pour 47% des catholiques zurichois et 35% des autres catholiques alémaniques. Dans la population dans son ensemble, c'est même l'avis de 69% des Zurichois et de 62% des Alémaniques restants. L'Eglise réformée n'a, elle, une image négative que pour 20% de la population alémanique et pour 5% des protestants outre-Sarine.

Ambiance "bouillonnante"

Le fait que seuls 38% des catholiques alémaniques ont une image positive de leur Eglise est un "résultat sans appel", a déclaré Michael Hermann devant les médias réunis en l'église St-Joseph, à Zurich. L'ambiance est "bouillonnante", même au sein de la base active des catholiques, observe-t-il.

A titre de comparaison, 64% des protestants ont une image positive de leur Eglise. Cette image est favorable auprès de 37% de la population dans son ensemble.

Conservatisme critiqué

Ces résultats ne sont "pas particulièrement agréables", admet le président du conseil synodal catholique zurichois, Raphael Meyer. Et de souligner qu'il faut assumer les scandales d'abus sexuels, en collaborant avec l'Etat.

Des personnes interrogées dans le sondage ont aussi déploré les prises de position religieuses ou sociétales de l'Eglise catholique. Ces dernières ont surtout influencé l'image négative perçue par les non-catholiques.

Environ 90% des sondés critiquent le refus de l'Eglise catholique d'ordonner des femmes. De très nombreux avis négatifs sanctionnent également l'attitude catholique restrictive sur les questions de l'avortement et de l'homosexualité.

Engagement social salué, migrants plus positifs

Sur le plan positif, 71% des catholiques saluent l'engagement social de leur Eglise et 95% d'entre eux considèrent qu'un tel engagement fait partie intégrante de sa mission. La plupart des catholiques apprécient aussi les moments qu'ils partagent ensemble et les messes. Selon eux, les rituels et les offres telles que les choeurs ou le travail avec les seniors sont autant de raisons de rester membre de l'Eglise.

Cet esprit communautaire se révèle particulièrement important parmi les migrants. Dans ce groupe, 80% mentionnent l'église comme un lieu important pour vivre sa foi. Les autres catholiques ne sont que 35% à être de cet avis. En outre, 61% des membres migrants apprécient les amitiés entre paroissiens. Les autres ne sont que 23% à partager cet avis.

Standard téléphonique avec l'évêque

En décembre dernier, l'évêché de Coire, auquel appartient l'Eglise catholique zurichoise, avait organisé une "journée du téléphone" pour recueillir les griefs des paroissiens. L'évêque Joseph Bonnemain y avait participé en personne. Cette action faisait suite aux premiers échos négatifs révélés par le sondage alors à peine réalisé.

Au total, 2913 personnes domiciliées en Suisse alémanique ont participé à l'enquête en ligne. Parmi elles, 705 sont encore membres de l'Eglise catholique et 517 l'ont quittée. Côté protestant, 853 fidèles ont participé au sondage et 558 autres participants étaient d'anciens membres de l'Eglise réformée.