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Environnement. Va-t-on bientôt voir des super-plantes germer en Suisse?

Le Parlement européen a récemment approuvé une proposition visant à assouplir la réglementation pour les végétaux modifiés par les nouvelles techniques génomiques (NGT). La Suisse pourrait suivre.

Les végétaux modifiés grâce aux nouvelles techniques génomiques seraient plus résistants et résilients, notamment face au dérèglement climatique. © Keystone

14 février 2024 à 14:40

Des plantes plus résistantes aux maladies ou davantage résilientes face aux changements climatiques pourraient bientôt s’épanouir dans nos champs. En effet, le Parlement européen a récemment approuvé une proposition visant à assouplir la réglementation pour les végétaux modifiés par les nouvelles techniques génomiques (NGT). Bien que ces trois lettres, tout comme leurs prédécesseurs les OGM, nourrissent actuellement le débat, elles pourraient également nourrir les consommateurs suisses à l’avenir. Décryptage.

1. Ce que propose l’Union européenne

Alors que les organismes génétiquement modifiés (OGM) impliquent l’introduction de gènes étrangers dans le génome d’une plante, les nouvelles techniques génomiques (NGT) se distinguent par leur méthode fine qui consiste à modifier le génome de la plante elle-même (lire encadré). Grâce au texte approuvé par le Parlement européen en fin de semaine passée, les NGT de catégorie 1 seraient soumises à une réglementation moins contraignante que celle appliquée aux OGM «classiques».

Depuis 2005, il existe en Suisse un moratoire sur la culture d’organismes génétiquement modifiés

Malgré cet assouplissement, la loi prévoit des garde-fous. Ainsi, les semences modifiées par NGT devraient être autorisées «uniquement à condition qu’elles soient associées à une baisse des produits phytosanitaires ou à un objectif d’adaptation au changement climatique». Enfin, en plus d’imposer la traçabilité et l’étiquetage des produits concernés, l’Union entend proscrire les brevets sur les NGT afin d’éviter les risques de dépendances des agriculteurs vis-à-vis des grandes entreprises semencières.

2. Une évolution «prometteuse»

Conseillère nationale PLR à la tête de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture, Simone de Montmollin salue «une décision encourageante et attendue». A ses yeux, ces nouvelles méthodes «n’ont rien à voir avec les OGM, sinon qu’il est question de gènes. Par comparaison, on peut dire qu’avec les NGT, on est passé de l’air du télégraphe à celui du smartphone.» Egalement ingénieure en viticulture et œnologie, l’élue souligne: «Ces nouvelles méthodes figurent parmi les réponses à un enjeu majeur pour la sécurité alimentaire mondiale. Il existe environ 350 000 espèces de plantes dont 80 000 sont comestibles. Toutefois, seules 150 sont cultivées aujourd’hui et 30 produisent 95% des calories et protéines pour la consommation humaine! L’apparition d’un nouveau pathogène à l’échelle planétaire pourrait faire courir un risque évident pour l’approvisionnement mondial.»

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