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Suisse

«Tout simplement horrible».  une trentaine de postes à la trappe chez «20 minutes»

Les coupes se précisent chez «20 minutes».

20 Minutes emploie une centaine de collaborateurs à Lausanne. © Keystone archives

25 octobre 2023 à 19:45

Temps de lecture : 1 min

Médias. » L’hémorragie se poursuit chez TX Group. L’éditeur zurichois prévoit de supprimer 28 postes sur une centaine auprès du quotidien 20 minutes, d’ici fin mars 2024. Le site internet, lematin.ch, et l’agence de presse, Sport-Center, qui font partie de la rédaction de 20 minutes, sont aussi concernés par ces coupes.

A Lausanne, c’est la consternation et la colère qui prévalaient mercredi matin. «C’est tout simplement horrible. Il s’agit d’un démantèlement qui ne dit pas son nom», confie un journaliste.  Côté alémanique, sept emplois seront biffés à 20 Minuten. Un plan social sera mis sur pied des deux côtés de la Sarine.

Impressum qualifie de «nouveau coup de massue» cette décision. L’organisation professionnelle de la branche dénonce «des coupes totalement inconsidérées», alors que la question des licenciements chez Tamedia, également propriété de TX Group, n’est même pas réglée. Entre le dégraissage au sein de 20 minutes et la saignée déjà annoncée dans les rédactions de Tamedia, TX Group est responsable en un mois de près de 80 suppressions de postes, calcule l’association.

Huitante postes en moins

Tamedia a annoncé, fin septembre, vouloir biffer 48 emplois en Suisse pour économiser 6 millions de francs. De ce côté-ci de la Sarine, 28 postes se trouvent sur la sellette. Sont surtout concernés les collaborateurs de 24 heures et de la Tribune de Genève. En signe de contestation, une septantaine d’entre eux ont débrayé à Lausanne, il y a tout juste un mois.

Dans la foulée de cette annonce, le Grand Conseil vaudois a adopté une résolution demandant au Conseil d’Etat de poursuivre ses efforts pour la préservation des postes de travail ainsi que pour garantir la diversité de la presse régionale. C’est également la goutte d’eau qui a fait déborder le vase du côté de Genève. Le canton a critiqué un nouveau plan drastique d’économies. Et de rappeler que la presse n’est pas un bien de consommation comme un autre gouverné par de simples considérations économiques.

Le premier éditeur du pays emploie plus de 2100 personnes en Suisse. Depuis 2020, il a supprimé une cinquantaine de postes dans ses activités journalistiques, sans compter les récentes coupes.

TX Group fait valoir une érosion des revenus publicitaires sur ses supports papier pour justifier les suppressions d’emplois de mercredi. Gratuits, les deux titres se financent exclusivement via la publicité. «Il y a environ deux ans, l’effectif a été augmenté de 20 postes auprès de 20 minutes. Cependant, le chiffre d’affaires escompté qui en découlait n’a pas été atteint. Au lieu de cela, on a assisté à un net recul», fait valoir la société dans un communiqué. Les ventes du groupe ont diminué d’environ un cinquième depuis 2019, de 147 millions de francs en 2019 à 115 millions en 2022.

Bénéfice semestriel

«Comment l’entreprise peut-elle justifier de telles mesures alors même que le titre est largement bénéficiaire?» s’interroge Etienne Coquoz, secrétaire central d’Impressum pour la Suisse romande. A ses yeux, ces coupes sont uniquement motivées par «le souhait de dégager davantage de bénéfices pour les actionnaires au moyen de juteux dividendes». Et d’assurer utiliser tous les moyens à sa disposition pour lutter contre ces économies sur le dos du personnel. De son côté, le syndicat Syndicom, exige l’arrêt immédiat de ces mesures de licenciement.

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