Energie. Une étude cerne les besoins en électricité des poids lourds

Electrification » Signe des temps qui sont à la réduction des émissions de CO₂, les camions se mettent à l’électrique. A l’occasion du salon des utilitaires qui s’ouvre à Berne, l’Association des transporteurs routiers (Astag), des importateurs de voitures (Autosuisse) et l’énergéticien bernois BKW dévoilent une étude sur l’électrification des poids lourds. Des véhicules qui, à l’heure actuelle, fonctionnent largement au diesel. Pression du climat et loi CO₂ obligent, la proportion de camions mus par des batteries rechargeables devrait considérablement augmenter ces prochaines années. «Les camions électriques remplaceront les camions à moteur diesel dans toutes les catégories de poids et de taille», prédit Silvan Rosser, responsable de l’étude réalisée par la société de conseil EBP. «Nous estimons que d’ici 15 ans environ, la moitié des camions en Suisse rouleront à l’électricité sur batterie.»

Voilà pourquoi, durant les 7 ans à venir, un investissement de 150 à 175 millions de francs permettrait de doter la Suisse de 15 centres ou hubs de rechargement dotés de 180 points de recharge. Ces points seraient répartis dans 15 régions de Suisse et bien sûr facilement accessibles, de la Suisse romande à la Suisse alémanique sans oublier le Tessin. Les chauffeurs devraient profiter de leur pause obligatoire de 45 minutes pour recharger les batteries de leur véhicule.

Quinze hubs d’ici à 2030

«D’ici à 2030, la Suisse aura besoin de 15 hubs de recharge rapide avec un total de 180 points de recharge pour les camions à propulsion électrique le long des routes nationales», confirme Silvan Rosser. «Les besoins de charge modélisés pour les hubs de charge rapide en Suisse s’élèvent à plus de 130 gigawattheures».

On le comprend: les partenaires qui ont commandé cette étude aimeraient passer la vitesse supérieure. Rassemblant les transporteurs routiers, les importateurs (Autosuisse) et un des plus grands énergéticiens de Suisse, le projet semble solide. Ils veulent bien sûr convaincre aussi les fabricants de véhicules utilitaires et de camions (DAF, Renault, MAN, Daimler, Scania, Volvo) et des entreprises de logistique (Dreier, Galliker, Sieber) de doper leur production de modèles électriques pour les uns et d’étoffer leur flotte pour les autres.