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Suisse

Simonetta Sommaruga. «un choc» et une démission

Simonetta Sommaruga quittera le Conseil fédéral à la fin de l’année. Selon elle, ce choix est dicté par les soucis de santé de son époux. La plupart des partis politiques saluent son engagement pour le pays


3 novembre 2022 à 02:01

Temps de lecture : 1 min

Politique » Elle est arrivée dans la salle de presse calme et droite, comme à son habitude. Puis, Simonetta Sommaruga a pris la parole, la voix tremblante, pour annoncer sa démission du Conseil fédéral. La socialiste de 62 ans quittera ses fonctions en décembre, après douze ans au gouvernement.

La vie de la Bernoise a été chamboulée en une poignée de jours. Elle évoque «un choc» après l’attaque cérébrale et l’hospitalisation de son mari, l’écrivain Lukas Hartmann, âgé de 78 ans, il y a dix jours. La ministre s’était retirée pendant une semaine avant de reprendre le travail lundi. Mais quelque chose s’est cassé entre-temps.

«Je ne peux simplement pas continuer comme avant» 
Simonetta Sommaruga

«C’est une coupure après laquelle je ne peux simplement pas continuer comme avant», confie-t-elle. Sa fonction exige «un engagement total et de tous les instants». Et cette pianiste de formation souhaite désormais mettre de nouvelles priorités dans sa vie.

«Ces douze dernières années, j’ai exercé cette fonction de toutes mes forces, avec détermination, joie et passion. Je suis heureuse d’être conseillère fédérale et je le resterai jusqu’au bout», sourit-elle, une pointe de nostalgie dans le regard.

La surprise

La décision abrupte de la conseillère fédérale a surpris tout le monde. Elle intervient dans un contexte où le gouvernement est déjà bousculé par le départ du ministre des Finances Ueli Maurer, qui quittera aussi le collège à la fin de l’année. Une surprise qui a même poussé le président de la Confédération Ignazio Cassis à annuler à la dernière minute un voyage en Roumanie.

La ministre de l’Energie, de l’environnement et des transports part au plus mauvais moment pour le pays. La Suisse, et l’Europe tout entière, s’apprête à affronter un hiver de tous les dangers. Face aux interrogations des journalistes parlementaires mercredi, elle rappelle toutes les mesures prises depuis le printemps pour éviter toute pénurie de gaz ou d’électricité ces prochains mois.

«Si on ne cultive pas nos différences mais que l’on travaille ensemble, on parvient à trouver des solutions», glisse-t-elle, précisant qu’elle n’avait pas choisi le moment de son départ, intervenu plus tôt qu’escompté. La Bernoise a appelé le parlement à aller de l’avant rapidement et à prendre des décisions qui vont «assurer l’avenir de notre approvisionnement énergétique».

«Nous avons trop tablé sur les importations et trop peu sur des investissements directs en Suisse»
Simonetta Sommaruga

«La dépendance totale de l’étranger nous rend vulnérables. Nous avons trop tablé sur les importations et trop peu sur des investissements directs en Suisse», ajoute la socialiste.

Cible privilégiée

Une défense qui ne lui permettra pas d’éviter les critiques. Mais la socialiste en est une habituée. Pour elle, celles-ci «font partie de la politique.» Elle regrette tout de même un climat «devenu plus dur» ces dernières années et qui pèse sur les débats. Simonetta Sommaruga a été l’une des cibles favorites de l’UDC, dernièrement encore sur l’écologie et l’énergie.

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