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Suisse

Soutenir la recherche sur Alzheimer

Faut-il un programme national de recherche sur les démences? Le Conseil des Etats vote ce lundi

Aujourd’hui 146 500 personnes souffrent de démence en Suisse.

14 mars 2022 à 02:01

Temps de lecture : 1 min

Santé » «Un programme national de recherche sur la maladie d’Alzheimer très bien coordonné et concerté, réalisé et financé par une collaboration entre les universités et l’industrie pharmaceutique basée sur la recherche, offrirait une excellente occasion de vaincre la maladie d’Alzheimer. C’est pourquoi nous vous demandons d’accepter la motion Eymann.»

Cet extrait d’un courrier envoyé à tous les conseillers aux Etats est signé de professeurs et médecins spécialisés dans les maladies de la mémoire. Ces chercheurs espèrent que les sénateurs approuveront le texte qui leur est soumis aujourd’hui: «Création d’un programme national de recherche sur la maladie d’Alzheimer».

A l’heure actuelle, 146’500 personnes souffrent de démence en Suisse (dont 60% de la maladie d’Alzheimer). Elles seront 315’400 en 2050, compte tenu du vieillissement de la population. Fort de ce constat, l’ancien conseiller national Christoph Eymann (parti libéral-démocrate, BS) avait déposé en 2018 la motion dont il est question aujourd’hui. «La maladie d’Alzheimer représente un problème actuel de société et je ne comprends pas qu’il n’existe toujours pas de programme national de recherche qui lui soit consacré», regrette le Bâlois.

Refus du Conseil fédéral

146500

personnes souffrent de démence en Suisse

Sa motion a convaincu le Conseil national qui l’a acceptée en 2020, mais pas le Conseil fédéral qui l’a rejetée. «Les raisons de ce refus m’échappent. Les réticences peuvent peut-être s’expliquer par le souhait de ne pas imposer des domaines de recherches par le haut», imagine l’ancien député.

Dans sa prise de position en 2018 et tout en soulignant que «la recherche sur la maladie d’Alzheimer répond (…) à un grand enjeu à la fois sociétal, de santé publique et économique», le gouvernement estimait que les différents programmes existants suffisent. Un discours qui n’a pas changé, puisque selon Markus Spörndli, porte-parole au Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche, les chercheurs peuvent soumettre des projets de recherche sur la maladie d’Alzheimer. «Sur la base des propositions reçues, le Conseil fédéral décidera quels nouveaux programmes nationaux de recherche seront lancés.»

Pas de quoi convaincre Christoph Eymann: «Il est difficile pour les universités de déposer des projets concernant Alzheimer. Ce sont des programmes lourds et les ressources manquent pour préparer des dossiers. En outre, la recherche sur les maladies de la mémoire entre souvent en concurrence avec d’autres domaines médicaux.»

Le professeur Giovanni Frisoni, l’un des signataires de la lettre, abonde: «Dans le monde globalement, 10 à 12 fois moins de ressources financières sont allouées à la recherche sur les maladies de la mémoire que pour le cancer. Or les coûts impliqués par les démences sont deux fois supérieurs à ceux induits par le cancer. Sans réduire les moyens alloués à la recherche contre ce dernier, il faut davantage investir pour résoudre la problématique liée aux maladies de la mémoire.»

Ressources insuffisantes

Citant plusieurs programmes passés ou actuels, Jacqueline Wettstein, directrice de la communication auprès d’Alzheimer Suisse, estime que «ni la Stratégie nationale en matière de démence (2014-2019), ni la Plateforme nationale démence, qui lui a succédé, ni les initiatives privées telles que la Fondation Synapsis – Recherche Alzheimer Suisse ne disposent des ressources financières nécessaires à la recherche sur la maladie d’Alzheimer».

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