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Suisse

Confiance perdue. Semaine du chaos pour l’armée et sa ministre

Dix jours mouvementés pour la conseillère fédérale Viola Amherd et le chef de l’armée Thomas Süssli. Au plus haut de la hiérarchie sécuritaire du pays, les violons ne semblent plus accordés.

Viola Amherd et Thomas Süssli (ici en septembre 2021) traverseront-ils encore longtemps la route ensemble? © Keystone

4 février 2024 à 19:25

Temps de lecture : 1 min

La petite musique que jouent Viola Amherd et Thomas Süssli sonne de plus en plus faux. Face aux commissions du parlement, la ministre de la Défense et «son» chef de l’armée n’ont visiblement pas suivi la même partition ces derniers temps, au contraire. Selon des procès-verbaux de séance que s’est procurés la NZZ am Sonntag, la première s’est montrée rassurante et a défendu la position du Conseil fédéral de freiner la hausse des dépenses militaires. Le deuxième a rappelé les conséquences catastrophiques de cette décision sur les capacités de défense du pays.

Des violons tout sauf accordés au plus haut sommet de la hiérarchie sécuritaire helvétique? Voilà qui conclut une semaine dont la Haut-Valaisanne et Thomas Süssli se seraient bien passés. Au parlement, c’est le malaise, avec une conseillère fédérale et un chef de l’armée qui n’ont plus qu’un point commun: la pression à laquelle ils sont désormais soumis.

Rembobinons: il y a une dizaine de jours, l’armée annonce supprimer plusieurs grandes manifestations publiques «en raison d’une situation financière tendue». C’est l’incompréhension, notamment car ces festivités doivent permettre de soutenir l’image de l’armée dans la population. Une partie de l’explication est apportée mercredi soir par la télévision suisse alémanique SRF, qui révèle le manque de plus d’un milliard de francs dans les caisses de l’armée pour financer ses achats d’armement jusqu’en 2025.

En gros, l’armée a commandé plus de matériel que ses finances ne le lui permettaient. Si bien que des engagements d’environ 800 millions doivent être reportés à 2025. Ici ou là, on met en cause la décision du Conseil fédéral puis du parlement d’augmenter le budget de l’armée à 1% du PIB d’ici à 2035 et non pas d’ici à 2030 comme prévu initialement.

Silence remarqué

Depuis les révélations de SRF, c’est l’emballement. Jeudi, Viola Amherd et Thomas Süssli sont priés de s’expliquer devant la commission de sécurité avant que le chef de l’armée, seul, vienne se justifier devant les médias. Pour Thomas Süssli, il n’y a rien de grave, ni de neuf. Et qu’en pense Viola Amherd? Tant à la sortie de la commission qu’après des entretiens avec les dirigeants des principaux partis, la conseillère fédérale a filé sans rien dire ou presque.

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