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Suisse

Renata Asal-Steger n'exclut pas «de refuser de verser de l’argent aux évêques»

Le fait que l’Eglise enquête elle-même sur ses propres dissimulations choque les victimes

La présidente de l’organe chargé de gérer l’impôt ecclésiastique perçu dans les cantons émet l’idée de couper les vivres aux évêques peu décidés à faire la lumière sur les dissimulations des abus sexuels. © Keystone

18 septembre 2023 à 11:50

Temps de lecture : 1 min

Abus sexuels » Les révélations, mardi, de l’enquête de l’Université de Zurich sur les abus sexuels commis dans le cadre de l’Eglise catholique en Suisse continuent de faire des vagues. Selon SonntagsBlick, Felix Gmür, président de la Conférence des évêques suisses, a été informé le 24 mai 2023 des accusations d’abus sexuels portées contre des membres du clergé. Ces informations sont parvenues à Mgr Joseph Bonnemain, évêque de Coire, peu après. Le pape est alors intervenu lui donnant l’ordre d’enquêter sur ses confrères mais à aucun moment la justice n’a été alertée, établit le journal alémanique. Police cantonale fribourgeoise et le Ministère public vaudois ont confirmé au journal que des plaintes pénales n’ont été déposées que le vendredi 8 septembre. Quant à l’ambassadeur du pape en Suisse, l’archevêque Martin Krebs, il a refusé d’ouvrir ses archives…

S’il est une personne mécontente de tant de légèreté dans ces affaires gravissimes, c’est bien Renata Asal-Steger, présidente de la Conférence centrale de l’Eglise catholique (RKZ), organisation faîtière des Eglises cantonales. Co-mandatrice de l’étude de l’Université de Zurich qui a révélé plus d’un millier de cas d’abus sexuels, la juriste lucernoise gère les impôts ecclésiastiques. Dans une interview à la Sonntagszeitung, elle va jusqu’à émettre l’idée de couper les vivres aux évêques qui freinent les enquêtes ou dissimulent des cas. «A l’avenir, je n’exclus pas de refuser de verser de l’argent aux évêques», explique-t-elle. Ainsi, si les dix cantons qui versent l’impôt pour le diocèse de Bâle fermaient les vannes, «il manquerait dans les caisses 3,8 millions de francs à l’évêque», calcule Renata Asal-Steger. «Il ne pourrait ainsi plus assumer ses tâches.»

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