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Suisse

Nouveaux cas de gale en Suisse. «Pas de raison de s’inquiéter»

Emmanuel Laffitte ne s’inquiète pas des récents cas de gale rapportés en Suisse. Responsable de l’unité de policlinique en dermatologie des HUG, il parle davantage d’une amplification médiatique du phénomène que d’une réelle urgence sanitaire.


9 janvier 2024 à 21:30

Temps de lecture : 1 min

Santé » Après les poux et les punaises de lit, les petites bestioles qui donnent la gratte n’ont pas fini de nous déranger et de nous démanger. Ces derniers jours, une vieille amie en réalité jamais disparue fait parler d’elle dans les médias helvétiques: la gale. Les cas de cette maladie de la peau, très incommodante et extrêmement contagieuse, seraient en augmentation en Suisse et ailleurs. Pour Emmanuel Laffitte, médecin adjoint agréé et responsable de l’unité de policlinique en dermatologie aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), bien que les cas soient effectivement en hausse, il s’agit davantage d’une «amplification médiatique de la situation que d’une réelle flambée des cas».

Peut-on dire que la gale est «de retour» ?

Emmanuel Laffitte: Non, cette maladie n’a jamais été éradiquée. On a donc, en tout temps, été confronté à la gale. Ce qui varie en revanche, ce sont les statistiques. Comme ce n’est pas une maladie sujette à une déclaration obligatoire, les chiffres ne sont pas exhaustifs. Mais en ce qui concerne le service de dermatologie des HUG, on a recensé 61 cas en 2021, 125 en 2022 et 182 en 2023. C’est effectivement une augmentation. Mais en réalité, on dénombrait 133 cas en 2019 et même 197 en 2015. C’est donc très fluctuant. Aujourd’hui, on a plutôt affaire à une vague médiatique qu’à une vague de gale. Il n’y a pas de raison de s’inquiéter.

Comment expliquer ces fluctuations?

Nous n’avons pas de réelles explications. Ce que l’on sait, c’est que la précarité et la promiscuité augmentent les risques de dissémination de la maladie. C’est pour cela que l’on observe régulièrement des foyers dans les collectivités, les établissements médico-sociaux, les centres de requérants d’asile ou les grandes collocations. A noter que la gale n’a rien à voir avec l’hygiène. Aux HUG, on reçoit régulièrement des patients à l’hygiène irréprochable. Enfin, la chute des cas observée en 2021 s’explique par le confinement imposé par la pandémie. Aujourd’hui, les gens voyagent plus et c’est un facteur de contamination supplémentaire.

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