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Santé. Papillomavirus, aussi un truc de mec

La vaccination de base contre le papillomavirus est désormais recommandée pour les garçons également. Eclairage.

La vaccination contre les HPV était déjà recommandée aux garçons depuis 2016. Elle est aujourd’hui considérée comme une vaccination de base. © Vincent Murith-archives

17 janvier 2024 à 19:10

Temps de lecture : 1 min

Le papillomavirus est aussi une affaire d’homme. Tous les garçons de 11 à 14 ans doivent désormais se faire vacciner contre les papillomavirus humains (HPV), et non plus seulement les filles de cette tranche âge. C’est ce que recommandent l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) dans un bulletin publié en début de semaine. Selon les estimations, 70 à 80% des femmes et des hommes sexuellement actifs sont infectés au moins une fois dans leur vie par ces virus. Si deux tiers des infections aux HPV restent asymptomatiques, certains HPV peuvent cependant provoquer des cancers, et ce, indépendamment du sexe. Les explications de Martine Jacot-Guillarmod, médecin spécialiste FMH en gynécologie et obstétrique au département femme-mère-enfant du CHUV.

Le vaccin contre les HPV n’est-il donc plus le vaccin «contre le cancer du col de l’utérus»?

Martine Jacot-Guillarmod: Il est vrai que ce vaccin a prioritairement été pensé pour lutter contre le cancer du col de l’utérus. Mais il faut savoir que les HPV englobent en fait tout un groupe de papillomavirus. Certains, dits «à bas risque», provoquent des verrues génitales, d’autres dits «à haut risque», induisent, en plus du cancer du col de l’utérus, des cancers de la sphère génitale, ORL et de l’anus. La vaccination est efficace contre l’ensemble de ces maladies HPV-induites, qui nous concernent toutes et tous, indépendamment du sexe.

En réalité, l’annonce de ce début de semaine n’est pas totalement révolutionnaire…

C’est vrai. La vaccination contre les HPV était recommandée à titre complémentaire pour les garçons depuis 2015 déjà. Avec l’annonce de l’OFSP, elle passe dans la catégorie des vaccinations de base. Et c’est une très bonne nouvelle. Le statut «complémentaire» était un frein à la vaccination des patients de sexe masculin et à la compréhension du fait qu’ils sont des cibles propres de ces virus, et pas uniquement des acteurs de la transmission auprès des femmes. Et les chiffres le prouvent: en Suisse, pour la période 2020 à 2022, la couverture vaccinale avec un schéma à deux doses s’élevait à 71% chez les jeunes filles de 16 ans contre 49% chez les garçons du même âge.

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