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Suisse

UDC. Marco Chiesa, l’air de rien, s'est forgé un destin personnel

Après la victoire de son parti aux élections fédérales, le président de l’UDC annonce qu'il ne briguera pas un nouveau mandat après quatre ans passés à la tête du parti.

Pour Marco Chiesa, il est temps de tirer la prise de la présidence du parti. © Keystone

28 décembre 2023 à 22:20

Temps de lecture : 1 min

L’air de rien, Marco Chiesa a ramené l’UDC sur la voie du succès aux dernières élections fédérales. Le toujours souriant tessinois entend profiter de cette gloire et a annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat à la tête du premier parti de Suisse en mars prochain. La course à sa succession est assez ouverte.

Il y a quatre ans, son accession à la présidence avait créé la surprise. Il n’était pas une figure de proue du parti et n’était pas membre du petit cercle intime qui gravite autour du toujours très influent Christoph Blocher. L’arrivée d’un Latin à la tête de la très alémanique UDC n’était pas attendue, celle d’un Tessinois encore moins, puisque le parti subit dans ce canton la vive concurrence de la Lega dans le camp de la droite nationaliste.

Pas la même aura

Marco Chiesa n’avait ni l’aura ni le charisme de ses trois prédécesseurs: le Bernois Albert Rösti, le Saint-Gallois Toni Brunner et le Zurichois Ueli Maurer. L’impression perdure quatre ans plus tard. Mais il a su garder le cap, en appliquant les conseils avisés des stratèges, tout en offrant un visage moins austère à l’UDC.

Sous son règne, l’UDC a empoché deux victoires importantes devant le peuple, dans la position qu’elle préfère, seule contre tous. La première, en mars 2021, sur l’interdiction de la burqa (51,2% de oui), revêt une importance d’abord symbolique. Mais le refus trois mois plus tard de la révision de la loi sur le CO2 (51,6% de non) a été un tournant majeur de la dernière législature.

Il l’a été aussi pour le parti. En 2019, l’UDC avait subi une lourde défaite électorale, avec la perte de 12 sièges au Conseil national. Durant la campagne, les questions climatiques avaient dominé le débat et le parti semblait hors-jeu sur ce thème, avec un discours brouillon empreint d’un scepticisme maladroit.

Un repositionnement

Et voilà que deux ans plus tard, l’UDC signe une éclatante victoire seule contre tous précisément sur ce thème. Durant la campagne, elle a bien sûr martelé son traditionnel discours anti-taxes, tout droit sorti de son bréviaire. Mais elle a surtout su se repositionner comme le parti qui défend les intérêts des campagnes et régions périphériques contre les bobos urbains moralisateurs. Elle s’est ainsi donné une nouvelle arme à sa panoplie de campagne, dont elle pourra se resservir à la première occasion.

Marco Chiesa n’a pas été le principal artisan de ce repositionnement. Mais il l’a accompagné, notamment dans son tonitruant discours du 1er août en cette même année 2021. Lui, l’affable Tessinois, s’est alors mué en chef de guerre pour lancer cette diatribe: «La gauche caviar et les moralisateurs verts des villes veulent dicter à tous les autres habitants du pays comment penser et vivre. » Avant d’asséner: «Nous déclarons la guerre à cette gauche moralisante et condescendante.» Un discours tranchant qui a créé la polémique, plaçant l’UDC là où elle préfère être: au centre de l’attention médiatique et politique.

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