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Suisse

Lisa Mazzone, un espoir vert fauché

La non-réélection de Lisa Mazzone à Genève devient un symbole fort de la défaite électorale des Verts.

La larme à l’œil et des trémolos dans la voix, Lisa Mazzone a annoncé dimanche qu’elle tournait le dos à la politique © Keystone

13 novembre 2023 à 21:40

Temps de lecture : 1 min

Elections » D’aucuns voyaient en elle la première écologiste qui accéderait un jour au Conseil fédéral. La larme à l’œil et des trémolos dans la voix, Lisa Mazzone a pourtant annoncé dimanche après-midi qu’elle tournait le dos à la politique à 35 ans seulement, après sa non-réélection au Conseil des Etats. Le destin personnel de la Genevoise s’entremêle avec celui de son parti, au point de devenir le symbole le plus fort de la cuisante défaite électorale des Verts. La politique est décidément un jeu bien cruel.

Il y a trois semaines, il y a eu d’autres désillusions marquantes pour les Verts: la non-réélection de leur vice-présidente Isabelle Pasquier-Eichenberger à Genève ou celle de l’ambassadrice des véganes Meret Schneider à Zurich. Mais la portée symbolique de l’échec de Lisa Mazzone revêt une tout autre ampleur.

«Exceptionnellement douée»

«C’est comme si on nous coupait les ailes», témoigne Adèle Thorens Goumaz qui, elle, ne se représentait pas. «C’est une immense perte pour les Verts, mais aussi pour la politique suisse.» Elle a accompagné les premiers pas à Berne de la Genevoise en 2015, un peu comme une grande sœur. Il y a huit ans déjà, les Verts avaient subi une défaite électorale. «C’est une période difficile pour les Verts, mais la relève est là», se consolait alors la Vaudoise. Et voilà que huit ans plus tard, cette relève est fauchée en plein vol.

Ces quatre dernières années, les deux politiciennes se sont côtoyées au sein du Conseil des Etats. «Lisa Mazzone est une personnalité jeune, exceptionnellement douée et prometteuse. Elle a su se faire respecter, tisser des liens et forger des compromis avec ses collègues de droite», assure Adèle Thorens Goumaz. On a pu l’observer dans des dossiers cruciaux comme l’énergie ou l’aménagement du territoire. Elle fait partie de l’aile pragmatique des Verts. La Vaudoise siégeait en commission ce lundi et a pu le constater: «Beaucoup de mes collègues au Conseil des Etats sont atterrés par la nouvelle, quel que soit leur parti.»

La revanche des boomers?

Autre symbole, la jeune femme de 35 ans a été devancée par deux vieux briscards de la politique, âgés tous deux de 64 ans. Faut-il y voir la revanche des boomers, après le dégagisme des anciens observé en 2019? Adèle Thorens Goumaz l’exprime autrement: «Aujourd’hui, il y a une forte poussée conservatrice, avec une recherche de repli et de sécurité, alors que les Verts sont une incarnation du changement politique, technologique, économique ou sociétal.»

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