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Suisse

Les remèdes naturels séduisent les éleveurs

Pour réduire l’usage d’antibiotiques, les médecines complémentaires séduisent en milieu rural. Exploitants et vétérinaires sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les médecines complémentaires.


24 novembre 2023 à 18:25

Temps de lecture : 1 min

Antibiorésistance » Ce samedi s’achève la semaine mondiale pour un usage modéré des antibiotiques. Car si ce bactéricide découvert par hasard par Alexander Fleming fut le médicament le plus précieux du XXe siècle, il est aujourd’hui la cause d’une pandémie silencieuse touchant les êtres humains, l’agriculture et l’environnement: l’antibiorésistance.

Dans le milieu rural, souvent pointé du doigt pour son usage excessif et inapproprié desdites substances, exploitants et vétérinaires sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les médecines complémentaires. Ostéopathie, huiles essentielles, homéopathie, tisanes et autres thérapies naturelles ou manuelles ne sont pas bonnes qu’à soigner vos maux de dos et refroidissements hivernaux, elles ont également la cote auprès des animaux de rente.

Cheptel soigné à l’arnica

«L’année passée, plusieurs de mes petits veaux ont attrapé une pneumonie. J’en ai soigné quelques-uns avec des granules homéopathiques de belladonna et de phosphorus, et d’autres avec de l’huile essentielle de thym à linalol. Une goutte dans la gueule durant trois jours et ils étaient guéris, ça fonctionne super bien!» témoigne Pascal Tercier.

L’agriculteur fribourgeois, qui possède des vaches de race Hinterwald sur son exploitation charmeysanne ainsi que dans des alpages dans les vallées du Gros et du Petit-Mont, s’est tourné vers la médecine vétérinaire complémentaire en 1995 déjà. «C’était un dimanche soir, une de mes vaches n’était pas bien. J’ai appelé le vétérinaire mais il a refusé de monter à l’alpage, il m’a fait comprendre que je n’avais qu’à la laisser mourir. Ça m’a tourmenté, ça a été le déclic pour moi, j’ai voulu apprendre à soigner mes animaux tout seul», se souvient-il.

Lui-même soigné «aux tisanes» durant son enfance, il se prend alors naturellement de passion pour la phytothérapie, l’homéopathie et l’aromathérapie. Un panaris? De la tarentula. Un trauma? De l’arnica. Une mise bas éprouvante? Du chocolat. La trousse de secours et les connaissances de l’agriculteur se sont étoffées d’années en années, de quoi ravir son cheptel.

Très économique aussi

«C’est simple, hormis pour les contrôles officiels, je n’ai plus vu de vétérinaire ou d’antibios sur mon exploitation depuis 15 à 20 ans». Une indépendance qui lui permet aussi de faire quelques économies. «Certains paysans déboursent 1000 francs de frais vétérinaires par année par tête tandis que moi, je dépense environ 400 francs pour la totalité de mon troupeau», rapporte Pascal Tercier, qui souligne toutefois que la raison financière ne doit pas être celle qui pousse l’agriculteur à se tourner vers la médecine complémentaire.

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