Logo

Suisse

Les personnes seules majoritaires parmi les bénéficiaires de l'aide sociale 

Selon une étude rendue publique ce mardi, le taux d’aide sociale est en baisse. Parmi les bénéficiaires de soutien public, les familles monoparentales sont également présentes en nombre.

La part des personnes à l’aide sociale tend à diminuer dans la majorité des quatorze villes scrutées dans une récente étude. © Keystone/photo prétexte

24 octobre 2023 à 21:40

Temps de lecture : 1 min

Précarité » La part de la population à l’aide sociale tend à diminuer. C’est l’un des constats d’une étude rendue publique ce mardi lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Berne. Réalisée par l’Initiative des villes pour la politique sociale et par la Haute Ecole de travail social de Berne, elle a scruté 14 localités représentant 25% de tous les bénéficiaires de ces aides.

Ainsi, à Lausanne, la part de la population recevant ces soutiens publics est passée de 10,2% en 2013 à 6,8% en 2022, en baisse quasi constante d’une année à l’autre. A Zurich, les mêmes chiffres sont de 4,7% et de 4,2%. A Bienne aussi, le taux a diminué de 11,7% à 9,9%. Quant à la ville de Fribourg, elle n’est pas incluse dans l’étude. Entretien avec la municipale lausannoise à la tête de la direction des sports et de la cohésion sociale Emilie Moeschler, qui est également vice-présidente de l’Initiative des villes pour la politique sociale.

Comment expliquer la tendance globale à la baisse du taux d’aide sociale dans les villes étudiées?

Emilie Moeschler: Le marché du travail est moins tendu et certaines personnes ont vu leurs indemnités chômage liées au Covid prolongées. Mais le taux d’aide sociale est un indicateur qui ne dit pas tout sur la précarité. Ces statistiques n’incluent ni les personnes qui auraient droit à l’aide sociale mais ne font pas les démarches, ni celles qui n’y ont pas droit car les mailles du filet sont trop larges.

Qu’entendez-vous par là?

Certains critères d’accès sont trop restrictifs. Les personnes avec un permis B craignent de perdre leur autorisation de séjour si elles s’adressent à l’aide sociale. Heureusement, une initiative parlementaire déposée par Samira Marti (ps, BL) – «La pauvreté n’est pas un crime» – a été acceptée par les Chambres fédérales au printemps dernier. Elle vise à garantir que toute personne pouvant attester d’au moins dix ans de séjour régulier en Suisse ne puisse plus perdre son permis en cas de recours à l’aide sociale. J’espère que le nouveau parlement votera rapidement le règlement d’application.

L’étude montre que la majorité des bénéficiaires de l’aide sociale sont des personnes seules (70,1%), alors qu’on imagine davantage de familles monoparentales…

Celles-ci sont très présentes également. Quant aux personnes seules, cela peut être lié à un changement soudain de situation, comme une séparation ou un divorce. Il y a aussi les jeunes pour qui l’entrée en formation et dans la vie professionnelle constitue des moments charnières. C’est pourquoi, dans le canton de Vaud, des mesures spécifiques ont été prises pour cette population, comme le programme FORJAD.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus