Couac au DDPS. le nouveau secrétaire d’Etat ne prendra pas ses fonctions

Polémique » Fiasco? Faux pas? Erreur de casting? Peut-être un peu de tout cela. Difficile de trouver les mots justes pour chasser les mystères qui entourent la reculade du Département fédéral de la défense (DDPS) concernant Jean-Daniel Ruch. Actuel ambassadeur en Turquie, ce natif de Moutier de 60 ans avait été nommé il y a un peu plus d’un mois secrétaire d’Etat à la politique de sécurité. Un poste de demi-conseiller fédéral, tout nouveau et généreusement rémunéré, qui doit chapeauter dès janvier une centaine de fonctionnaires. Il n’en sera rien, révélait la SRF tôt mercredi.

Plus tard dans la journée, le DDPS confirme que Jean-Daniel Ruch n’occupera pas le poste. Avec cette lecture: dans un communiqué court et laconique, il indique qu’il «a finalement décidé de ne pas prendre ses fonctions comme secrétaire d’Etat». Pourtant personne n’est dupe: «On lui a dit que s’il renonce, les motifs de cette nomination avortée n’auront pas à être exposés», interprète un fin connaisseur.

Plus possibles

Car les raisons de ce revirement demeurent énigmatiques: Blick parle de son «style de vie» et du risque que l’homme soit sujet au chantage. A Berne, certains parlent aussi d’agissements «qui ne sont plus possibles aujourd’hui». Jean-Daniel Ruch est présumé innocent mais qu’importe. Tout cela paraît bien gênant car il a été choisi au terme d’un processus complexe de sélection. Et qu’avant l’engagement d’une personne à un tel poste, des contrôles de sécurité doivent immanquablement avoir été effectués. Alors que s’est-il passé? Le département renvoie vers son communiqué.

Un Romand dirigera le secrétariat d'Etat à la politique de sécurité

Selon plusieurs observateurs, les recherches d’usage n’ont pas été mises à jour par le DDPS. En gros, le département s’est basé sur le contrôle de sécurité réalisé par les services compétents de la Chancellerie fédérale et qui date de quelques années. «Le DDPS a pris sur lui de ne pas faire un nouveau contrôle», souffle un autre connaisseur. Et ça lui explose aujourd’hui au visage. Peu à voir donc avec les contacts que Jean-Daniel Ruch aurait entretenus avec le Hamas quand il était chargé par l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, de chercher le dialogue avec le mouvement islamiste palestinien.

Il démissionne

Toujours est-il que non seulement il ne sera pas secrétaire d’Etat, mais il a aussi donné sa démission au DFAE. «Jean-Daniel Ruch quittera l’ambassade de Turquie à la fin de l’année et sera libéré de ses fonctions au département au 30 juin 2024 selon ses vœux», informe Nicolas Bideau, chef de la communication.