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Suisse

Reportage. le jour où Gerhard Andrey a visé le Conseil fédéral

De 6 h du matin à l’échec de midi, reportage au cœur de la journée de Gerhard Andrey, quand il a tenté en vain de renverser le conseiller fédéral PLR Ignazio Cassis.

Gerhard Andrey apprend qu'il a obtenu 59 voix face au PLR Ignazio Cassis. © Keystone

13 décembre 2023 à 20:30

Temps de lecture : 1 min

Reportage » La nuit a été courte. Il a de petits yeux. Gerhard Andrey a-t-il rêvé qu’il accédait au Conseil fédéral? «Je ne me rappelle pas.» Sous la pluie et dans la nuit bernoise, les micros et caméras lui plongent dessus. Scène habituelle depuis le 31 octobre et l’annonce de sa candidature au gouvernement. Le bon communicant est rodé. Il répète le discours qu’il tient depuis des semaines: le Parti libéral-radical est surreprésenté au Conseil fédéral, le gouvernement n’est sensible ni à la crise climatique, ni à la numérisation du pays. «Jusqu’à midi, je propose mon profil à l’Assemblée fédérale», qui élit les membres du gouvernement, dit le candidat.

Problème: ce récit, le conseiller national et son parti le crient dans le désert de la politique fédérale. Et s’il y avait peut-être un très maigre espoir de bousculer Ignazio Cassis et la majorité de droite au Conseil fédéral, les socialistes l’ont anéanti avant même le lever du jour. Peu avant 8 h, les «alliés», silencieux jusqu’alors, annoncent qu’ils soutiendront plutôt Ignazio Cassis, le PLR dont le siège au Conseil fédéral est attaqué par Gerhard Andrey. «Ils le laissent tomber, analyse un fin observateur. Ils ont trop peur des éventuelles conséquences pour leur propre candidat.» Le Fribourgeois ne répond plus. Il rejoint son groupe, puis s’engouffre dans la salle du Conseil national.

Personne n’en veut

Au perchoir, les chefs de groupe viennent entériner cette dure vérité pour les écologistes: en dehors des Verts, personne ou presque ne glissera le nom de Gerhard Andrey dans l’urne. Un peu avachi dans son fauteuil, les bras croisés, le sourire aux lèvres, une chiclette dans la bouche, l’écologiste essaie de cacher la tension qui l’habite. Cheffe de groupe des Verts, Aline Trede lance un dernier cri du cœur, évoquant là encore que la répartition actuelle du Conseil fédéral n’est plus tenable. Un avis partagé par de nombreux élus. «Prenez vos responsabilités», adresse-t-elle à l’assemblée. Un cri dans le désert, encore. Au vote, l’écologiste ne récolte que 59 voix, contre 167 voix pour Ignazio Cassis. Les Verts n’ont obtenu qu’une trentaine de voix en dehors de leur propre camp. C’est peu.

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