La vignette électronique 2024 s’arrache depuis vendredi. Des craintes sur la protection des données

Autoroutes » Fini de se prendre la tête avec le racloir pour se débarrasser de la vignette d’autoroute qui ne veut pas décoller du pare-brise. Parce qu’un nouveau kit décapant débarque sur le marché? Non, c’est la nouvelle vignette électronique qui va régler le problème. Depuis le 1^er décembre, elle est pour la première fois en vente en même temps que la version autocollante.

La vignette s’est arrachée dès le premier jour comme des billets du Paléo. Près de 55 000 sésames numériques avaient déjà été achetés vendredi avant midi. Au point que le système de paiement, assuré par un prestataire externe, a patiné face à l’afflux de demandes. Certains clients ont dû s’armer de patience pour se procurer la vignette. Le système a été stabilisé avant midi, relève l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF): «Cette affluence a entraîné des retards dans les processus de paiement ou de confirmation de paiement. Mais le site a toujours pu fonctionner. Nous avons été préparés pour une telle situation.»

Stockage des données en Suisse

Pour l’avocat valaisan Sébastien Fanti, cet accident de jeunesse est le signe des failles du système conçu pour la vignette électronique. «La protection des données n’est pas garantie, estime-t-il. Si vous croisez les données des plaques d’immatriculation avec celles des détenteurs dans les cantons, vous retrouvez l’adresse et le nom des clients. Il faut que les gens soient conscients que ces données supplémentaires collectées pour l’e-vignette permettront de mieux profiler le citoyen. Il y a un problème de transparence et d’information.» L’avocat va demander plus d’informations à l’OFDF au nom de la loi sur la transparence, différents spécialistes en sécurité informatique l’ayant informé d’un possible transfert de données aux Etats-Unis.

L’OFDF balaie les craintes de stockage à l’étranger: «Les données récoltées pour la vignette électronique sont exclusivement stockées en Suisse, sur les serveurs de l'Office fédéral de l’informatique et de la télécommunication (OFIT), insiste la porte-parole Donatella Del Vecchio. Aucune donnée personnelle n’est enregistrée dans la base de données du portail d’achat, si ce n’est le type de véhicule, le pays d’immatriculation et la plaque de contrôle.» Nul besoin de donner son nom ou son adresse.