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Suisse

La question européenne fait son grand retour à Berne

Les syndicats tirent la sonnette d’alarme sur les discussions avec Bruxelles à nouveau mal emmanchées

Les principaux leaders syndicaux ont tiré la sonnette d’alarme lundi à Berne, avec ici Vania Alleva, Adrian Wüthrich, Pierre-Yves Maillard et Daniel Lampart. © Keystone

6 novembre 2023 à 23:10

Temps de lecture : 1 min

Négociations » C’était la grande absente de la campagne électorale, les partis n’ayant pas envie d’en découdre sur ce thème périlleux. Mais voilà que deux semaines seulement après les élections fédérales, la question européenne fait son grand retour. Ce mercredi, le Conseil fédéral pourrait annoncer la fin des discussions exploratoires avec l’Union européenne (UE) pour entrer dans la préparation d’une nouvelle phase, l’élaboration d’un mandat de négociations d’ici au mois prochain. L’objectif ultime est d’enfin se rabibocher avec Bruxelles.

Les syndicats n’ont pas attendu cette annonce pour tirer à boulets rouges sur le fruit de ces discussions exploratoires, contenu dans un document «top secret». Ils ont réuni les médias dans l’urgence ce lundi pour clamer leur inquiétude face au déroulement des discussions avec la Commission européenne. «Les résultats sont insuffisants du point de vue de la protection des salaires», dénonce Pierre-Yves Maillard. «Et ils sont totalement inacceptables en ce qui concerne les libéralisations des services publics.»

Un triple désaccord

Le président de l’Union syndicale suisse (USS) pointe là les nouveaux accords que le Conseil fédéral aimerait joindre au processus dans le domaine des transports et de l’électricité. Cela impliquerait que des prestataires étrangers, tels que Flixtrain, pourraient assurer des liaisons en train vers la Suisse. «Les transports publics en Suisse sont un modèle à succès à protéger», soutient Matthias Hartwich. «Les Suisses ne veulent pas d’une situation comme en Allemagne», son pays d’origine, assure le président du SEV (Syndicat du personnel des transports). Et pour l’électricité, la crainte des syndicats est qu’un nouvel accord conduise à une libéralisation du marché de l’électricité, y compris pour les particuliers. A ce sujet, Pierre-Yves Maillard rappelle avec une pointe d’ironie que l’an dernier le président de l’Usam (Union suisse des arts et métiers) Fabio Regazzi demandait au parlement que les entreprises puissent revenir dans le domaine du monopole lorsque les prix se sont enflammés.

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