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Suisse

La presse appelle à l’aide directe

Les petits journaux sont à la peine. Exemple du quotidien Le Courrier qui souhaite un soutien étatique


François Tardin

François Tardin

28 septembre 2022 à 20:36

Temps de lecture : 1 min

Médias » Après le Gouvernement fribourgeois qui a renoncé à une aide cantonale récemment, le Conseil des Etats pourrait bien lui aussi enterrer un soutien fédéral à la presse écrite. Une motion demandant de poursuivre de manière transitoire en 2022 l’aide Covid pour les journaux dont le tirage n’excède pas 40’000 exemplaires est soumise aux sénateurs ce jeudi. Le texte avait été accepté par le Conseil national en juin dernier.

Pour Kate Reidy, directrice du quotidien Le Courrier (8100 exemplaires), avec lequel collabore La Liberté, c’est un peu la douche froide. «Cette motion s’inscrirait dans la suite logique du soutien octroyé durant le Covid. Quelle que soit l’issue du vote, il faut soulever la question de l’aide directe à la presse», insiste la responsable.

«Rompre un tabou»

Car selon elle, les conséquences de la pandémie perdurent à deux niveaux. Il y a d’une part les impacts dont la durée est difficile à cerner. «Cela concerne les nouvelles habitudes du lectorat sur la manière de s’informer: nombreux sont ceux qui ont ainsi opté pour des abonnements numériques, au détriment du papier. Cela doit nous inciter à repenser notre journal et notre travail», estime-t-elle. D’autre part, «l’inflation est une réalité aux effets immédiats. Notre grille salariale est très modeste et la question se pose concernant les pistes en matière de pouvoir d’achat de nos collaborateurs dans ce contexte.»

«L’inflation est une réalité aux effets immédiats»
Kate Reidy

Durant la crise sanitaire, Le Courrier – à l’instar de tous les médias – a fait face à de grandes difficultés. «Nous avons eu très peur au début de la pandémie, en raison de l’arrêt quasi total de la publicité», se remémore le rédacteur en chef Philippe Bach. «Dans notre journal, les annonces proviennent essentiellement du monde culturel (cinémas de quartier, théâtres, etc.) et des campagnes politiques. Or comme tout s’est arrêté en mars 2020, nous avons perdu du jour au lendemain nos annonceurs.»

Eva Fernandez, directrice du Courrier jusqu’au 31 août, abonde: «Même si la publicité ne constitue pas notre première ressource financière, son apport n’est pas négligeable, puisqu’il correspond à environ 20% de notre chiffre d’affaires.» Conséquence: le journal a fait appel aux RHT, soit au chômage partiel, «mais uniquement pour combler le manque à gagner publicitaire», souligne l’ancienne responsable.

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