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Suisse

La pénibilité au travail n’est pas reconnue dans notre système de retraite

La Suisse ne fait pas de cadeaux aux travailleurs occupant des emplois dangereux ou pénibles. Elle figure en queue de peloton d’un classement de l’OCDE sur les possibilités de retraite anticipée pour ces catégories de salariés.

Les employés de la construction disposent d'une retraite anticipée à 60 ans depuis 2003. © Keystone

2 janvier 2024 à 20:20

Temps de lecture : 1 min

Marché du travail » Le rapport est sévère. La Suisse ne brille pas en matière de retraite anticipée pour les employés actifs dans des secteurs dangereux ou pénibles. Selon le dernier panorama des pensions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), elle ne prévoit pas d’aménagements dans son régime général à ce propos. La Confédération rejoint ainsi l’Australie, le Mexique et le Royaume-Uni. L’Islande, la Lituanie et le Luxembourg se classent aussi bons derniers.

Côté bons élèves figurent notamment l’Autriche, la Belgique, la France, l’Espagne et l’Italie. Ces pays, tout comme le Chili et la Colombie, prévoient des dispositions spéciales de retraite pour les emplois dangereux et pénibles dans un large spectre d’activités professionnelles. Au milieu du classement, on retrouve l’Allemagne, le Portugal, la Corée du Sud et la Hongrie, qui ont légiféré sur un nombre plus limité de secteurs. Par ailleurs, en Allemagne et au Portugal, les personnes qui ont commencé à travailler tôt ne sont pas soumises aux pénalités qui s’appliquent généralement en cas de retraite anticipée.

En matière de risques pour la santé, les experts de l’OCDE pointent tout particulièrement du doigt les horaires nocturnes. Ils citent en exemple l’Autriche, qui dispose d’une loi bien ciblée à ce sujet. La solution autrichienne fait reposer sur l’employeur le financement de la retraite anticipée pour les salariés actifs durant la nuit, ce qui permet de limiter le recours à cette forme de travail à son strict minimum.

Négociations sectorielles

Cancre, la Suisse ne dispose-t-elle vraiment d’aucune règle? Dans notre pays, la possibilité de quitter la vie active avant 65 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes, sans perdre des plumes, relève principalement des conventions collectives de travail (CCT) signées par les partenaires sociaux. Ainsi, les maçons peuvent prendre une retraite anticipée à 60 ans depuis une vingtaine d’années. Les travailleurs de la construction ont depuis plusieurs fois manifesté pour maintenir ce droit. Ce régime spécial de retraite est financé principalement via les cotisations des employés et des employeurs. Les policiers et les contrôleurs aériens bénéficient eux aussi de règles spécifiques. Certains employeurs, souvent de grandes entreprises, offrent également cette solution à leurs employés.

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