La liberté sous condition

Pandémie » Pour Alain Berset, «la situation est très sérieuse» et «ça ne peut pas fonctionner sans que tout le monde participe». Ce vendredi, le Conseil fédéral a décidé de renforcer les mesures de lutte contre la pandémie. Le ministre de la Santé insiste: «Nous souhaitons maîtriser la situation avec les mesures les moins intrusives possible.»

La 5e vague malmène le pays. Ces dernières 24 heures, 9951 cas supplémentaires ont été confirmés en laboratoire, 118 personnes ont été hospitalisées et 29 ont perdu la vie. Environ 82% des unités de soins intensifs sont occupés, dont 27% par des patients infectés par le Covid. Selon Alain Berset, «la situation se tend et certains hôpitaux atteignent déjà la limite de leurs capacités».

La 2G arrive en Suisse

Pour la première fois, le Conseil fédéral introduit le concept 2G, pour genesen oder geimpft (guéri ou vacciné). Les établissements qui le souhaitent auront la possibilité de réserver l’accès de leurs locaux à ces deux seules catégories de la population, et de refuser les personnes testées mais non immunisées. Dans ce cas, le port du masque à l’intérieur ne sera plus nécessaire, et il ne sera plus obligatoire de consommer assis.

Alain Berset précise que «c’est une demande des entreprises, qui ont un intérêt à trouver un chemin pour continuer à fonctionner». Pour lui, «il n’aurait pas été légitime pour le gouvernement de l’interdire». Dans un communiqué, la Commission suisse des bars et des clubs, à l’origine de la proposition, exprime son «grand soulagement» d’avoir été entendue. Pour elle, la solution 2G représente «un grand défi», mais «nous avons ainsi une chance de sauver, au moins partiellement, la période des fêtes, vitale pour notre survie financière».

L’organisation faîtière Gastro Suisse «se réjouit que les restaurants ainsi que les bars et clubs puissent opter pour un accès limité aux personnes vaccinées ou guéries plutôt que de se soumettre à une obligation d’être assis». Mais pour le président Casimir Platzer, «la Confédération doit trouver de nouvelles solutions d’indemnisation».

Non-vaccinés sous pression

Pour le collectif «Qui va payer l’addition?», «nous vivons dans un monde où nous devons nous «réjouir» de pouvoir choisir entre exclure notre clientèle non vaccinée ou imposer la consommation assise et le port du masque, pour ne pas devoir fermer nos portes». La porte-parole Frédérique Beauvois peste: «Dans tous ces cas, aucune indemnité des pertes causées par les décisions sanitaires n’est proposée».

Les applications qui servent à présenter ou vérifier le certificat Covid devront être adaptées. Cette fonctionnalité sera disponible dès le 13 décembre. Si de nombreux établissements choisissent d’utiliser cette possibilité, alors la pression sur les non-vaccinés s’accentuera encore.

Dès lundi prochain, le certificat sera étendu aux répétitions et entraînements en groupes fixes à l’intérieur. Il sera aussi «vivement recommandé» pour les réunions familiales ou amicales de plus de 10 personnes, mais il n’y aura pas de contrôles. Alain Berset traduit: «C’est un appel à la prudence et à la responsabilité dans le cadre privé, où le risque d’infection est élevé.»