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Suisse

Révolte agricole. L’Union suisse des paysans veut «éviter les coups de force spectaculaires»

L’USP soutient la mobilisation des agriculteurs mais craint des dérapages. Interview de son directeur adjoint, Francis Egger.


29 janvier 2024 à 19:50

Temps de lecture : 1 min

La colère gronde. Elle vient des champs, d’«en bas». Avec les réseaux sociaux comme caisse de résonance. En fond d’écran: des photos de panneaux d’entrée de localité retournés, qui se multiplient en Suisse romande. En France, tout a commencé de cette même manière en début d’année. Depuis, la mobilisation se poursuit, énorme. Plus radicale aussi (lire ci-dessous).

A l’Union suisse des paysans (USP), la grande organisation faîtière agricole, on soutient et participe au mouvement avec un petit regard craintif, avec la peur que les actions se durcissent et deviennent contre-productives. Le directeur adjoint, Francis Egger, n’hésite toutefois pas à embarquer dans la mobilisation pour faire entendre la voix des producteurs. Il a d’ailleurs rencontré ce lundi les directeurs cantonaux des chambres d’agriculture.

Qu’est-il ressorti de cette rencontre?

Francis Egger: Tout le monde est serein, mais aussi soucieux. Il y a 15 000 exploitations agricoles en Suisse romande et nous ne pouvons pas contrôler tout ce qui se passe. Le message que nous voulons faire passer: nous comprenons la frustration légitime en Suisse et à l’étranger car nous avons des problèmes similaires. Cela dit, nous partons du principe qu’ici, les mécontentements doivent être communiqués de manière pacifique et légale.

Sommes-nous au début d’un mouvement de grande ampleur?

Ce qui est vraiment étonnant, c’est que pendant les fêtes, des agriculteurs alémaniques voulaient se mobiliser comme en Allemagne, où il y a toujours des actions massives et pacifiques. Rien ne s’est finalement passé et c’est en Suisse romande que le sujet a pris de l’ampleur dans le sillon des manifestations – moins pacifiques cette fois – en France. Aujourd’hui, c’est très calme outre-Sarine mais je sens que ça va bouger car les médias alémaniques commencent à s’y intéresser.

Il y aurait donc de fortes différences entre cantons?

A part une différence de temporalité dans l’action, les problématiques agricoles sont les mêmes partout.

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