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Suisse

Irène Kälin résiste au feu

A 35 ans, la Verte argovienne tient ferme la sonnette de présidente du Conseil national non sans faire quelques vagues


François Tardin

François Tardin

12 mai 2022 à 18:08

Temps de lecture : 1 min

Portrait » Dans le sas d’entrée du Palais fédéral, à l’évocation du nom d’Irène Kälin, l’image jaillit. «C’est la Verte qui est allée en Ukraine avant Ignazio Cassis!» La réponse de ce jeune adolescent alémanique en visite avec sa classe montre que la présidente du Conseil national ne laisse pas indifférent.

Du moins Outre-Sarine, car l’écologiste argovienne est moins connue en Suisse romande. «Irène Kälin est une personnalité marquante», confirme Christine Bulliard-Marbach (pdc/FR). «Comme présidente, elle est tout à fait à la hauteur et intervient souvent. Elle n’a pas manqué de courage en se rendant à Kiev où elle a surtout pris un risque pour sa sécurité personnelle». Toujours est-il que les critiques ont fusé dans la presse: «Une présidente du Conseil national ne devrait pas faire ça», «Martine en voyage ou Irène chez Zelensky». «Le voyage en Ukraine était trop roman photo, ce qui a malheureusement porté atteinte à une démarche politique justifiée», remarque le Conseiller aux Etats Carlo Sommaruga (PS/GE).

Alors qu’elle vient de valider un score favorable à l’abaissement du taux de TVA pour les produits féminins, Irène Kälin (35 ans) répond aux reproches droit dans les yeux. En très bon français appris dans une ferme de Beurnevésin (JU). «Certains médias ont fait le lien avec mon compagnon Werner De Schepper, mais il est assez éloigné de Blick puisqu’il travaille pour le magazine Interview by Ringier», répond-elle avec décontraction. «Demander à un titre de Ringier de me suivre n’était pas mon idée. J’ai tenu à ce que la SRG soit du voyage. S’il y avait eu plus de temps pour la préparation et s’il n’y avait pas eu beaucoup d’incertitudes jusqu’à la fin, les services du Parlement et moi-même aurions fait notre possible pour que l’accompagnement médiatique couvre mieux les langues nationales». Il est vrai qu’elle a aussi un mandat non rémunéré pour des chroniques en français chez Blick.

Tenue critiquée

Presque en tenue de combat, sans gilet pare-balles, mais avec bottes brunes et jean noir tenu par un ceinturon marron, Irène Kaelin se rend à Irpin constater les exactions russes. Une tenue que ses détracteurs jugent inadaptée. Elle balaie d’un revers de la main: «Des remarques machistes qu’on n’aurait jamais faites à un homme!» Elle vient d’en essuyer une du même tonneau lors de l’assermentation des gardes suisses au Vatican. «L’ambassadeur auprès du Saint-Siège m’a présentée en disant que je n’étais pas la plus grande mais certainement la plus haute. M. Cassis était à mes côtés et on n’a pas fait de gag sur lui!»

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