Grêle, chaleur extrême, vents violents; le dérèglement climatique complique le travail des pilotes

Aviation » Une tornade qui frappe la banlieue de Milan? Voilà un phénomène que les pilotes de ligne survolant la région le vendredi 21 juillet dernier n’ont pas pu prévoir. Accompagné de chutes de grêlons de plus de 500 grammes, cet événement météorologique inédit a joué ce jour-là un vilain tour au vol 185 de Delta Airlines. «Le Boeing 767 a décollé de l’aéroport de Milan-Malpensa en direction de New York City», explique Patrick Herr, pilote d’Airbus et membre du syndicat suisse Aeropers. «Immédiatement après le décollage, à l’altitude de 23 000 pieds (environ 7000 m), alors que l’appareil avait contourné le centre de l’orage, il a été si violemment touché par les grêlons qu’il a dû faire un atterrissage d’urgence à l’aéroport de Rome.»

Personne n’a été blessé mais le Boeing a été littéralement défoncé au niveau du nez et les ailes ont été transpercées par endroits! Cet incident préoccupe les équipages car les prévisions minutieuses faites avant le vol ont été déjouées par le dérèglement climatique. Et l’événement n’est pas isolé. «Le bulletin météorologique de l’aéroport indiquait au moment du décollage de l’avion des orages modérés avec un vent relativement faible», ajoute Patrick Herr, qui a examiné les faits de très près. Selon les informations que le pilote a recueillies, les grêlons qui ont frappé ce jour-là Azzano Decimo, à 90 km de Venise, commune située relativement près de la cellule orageuse qu’a traversée le Boeing 767 de Delta Airlines, atteignaient 19 cm de diamètre…